Pour faire une histoire courte… : Contes pour tous
Scène

Pour faire une histoire courte… : Contes pour tous

Au Théâtre des Grands Chênes, Pour faire une histoire courte… constitue un changement de garde audacieux, mais qui en valait la peine.

Soyons précis: ce n’est pas une, mais bien six histoires plus ou moins brèves qui sont présentées cet été à Kingsey Falls. Déjà, cela représente une petite révolution pour du théâtre en été, mais l’audace du Théâtre des Grands Chênes ne s’arrête pas là. Après plusieurs shows menés par d’excellents "old timers", le producteur Jean-Bernard Hébert a opté cette année pour une distribution composée de comédiens de la nouvelle génération. Éveline Gélinas, Catherine Allard, Guillaume Champoux, Sébastien Rajotte et Steve Laplante ne sont peut-être pas les plus connus du bottin des artistes, mais leur performance dans Pour faire une histoire courte… prouve qu’ils ne sont pas moins talentueux pour autant.

Pour l’écriture des "nouvelles" de ce spectacle présenté de 2002 à 2004 à La Licorne à Montréal, l’auteur Frédéric Blanchette (également à la mise en scène) semble s’être inspiré de flashs, d’idées écrites sur une nappe de restaurant, autour desquels il a ajouté suffisamment de chair afin de construire des situations modernes et ludiques. Il n’étire jamais trop la sauce; en plus de nous accrocher un sourire au visage, chaque sketch fait naître une interrogation qui nous trotte en tête. Par exemple, dans l’histoire qui s’avère la plus efficace de la soirée, on se demande pourquoi la fille hait autant le (très sympathique) meilleur ami de son amoureux.

Tout au long de la soirée, le rire naît des frictions entre les personnages et non pas de frivolités inutiles. Il serait bien de miser davantage sur le côté caricatural de certains protagonistes afin de tonifier les tensions. On pense entre autres à cet animateur de radio commercial qui se limite à passer des "hits et que des hits" alors que son discours hors des ondes porte sur l’art moderne; on gagnerait à grossir les traits des deux facettes de ce sympathique personnage.

Au début et à la fin de la pièce, les gros modules que les comédiens déplacent sur la scène pour former les différents décors dévoilent des miroirs qui permettent à la foule de s’y voir. Difficile de dire si le public, composé principalement de baby-boomers, s’est reconnu dans cette pièce qui s’amuse à déformer la réalité d’une génération un peu plus jeune, mais le plaisir devant un divertissement de cette qualité ne fait aucune discrimination quant à l’âge.

Jusqu’au 30 août
Au Théâtre des Grands Chênes
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À voir si vous aimez /
Le Périmètre de Frédéric Blanchette, La Société des loisirs de François Archambault