L’Espace entre nous : Bon bonbon
L’été commence à peine, à La Rubrique, alors qu’on présente la pièce de théâtre d’été L’Espace entre nous. Regard amusé sur cette production sans prétention.
Par un drôle de hasard – mais en est-ce véritablement un? -, les membres d’une même famille se retrouvent simultanément au chalet familial. La distance qui s’est creusée entre eux avec le temps s’amenuise peu à peu. Il y a Denis (Martin Gagnon), un professeur de français au secondaire frustré par les rêves qu’il a dû abandonner et son union avec une chipie jalouse et contrôlante; Kevin (Patrice Leblanc), le "raté" de la famille, qui profite depuis plusieurs années des largesses gouvernementales pour s’adonner à l’écriture d’un roman; enfin Marie-Andrée (Marie Villeneuve), photographe férue de vedettariat qui aspire à devenir paparazzi… Au contact de la belle Nadia (Sara Simard), ancienne championne de trampoline, ils replongeront dans un passé chargé de rêves adolescents, d’amours refoulées, de jalousies mordantes…
Comme tout bon théâtre d’été, la production estivale de La Rubrique ne réinvente pas le genre, malgré quelques procédés recherchés et amusants qui s’intègrent avec finesse dans une structure qui respecte la légèreté du théâtre d’été. Il s’agit d’un spectacle bonbon, divertissant à souhait, soutenant un humour qui se permet quelques clins d’oeil surprenants.
On a d’abord un peu peur que la manière de langage du personnage incarné par Martin Gagnon soit présage d’une mauvaise direction prise par la mise en scène. Son verbe ampoulé à l’excès donne cette impression que l’acteur surjoue. Or il n’en est rien: c’est le personnage en lui-même, pompeux, qui oriente ce choix qui, au final, s’avère largement justifié. Même si les personnages semblent au départ exagérés, on assiste à un rééquilibrage des forces en présence: chacun devient un peu plus humain – et plus attachant.
Après un démarrage un peu long, l’apparition de Marie Villeneuve sur scène change totalement la dynamique. Si chaque comédien de cette distribution se débrouille bien, elle prouve une fois de plus qu’elle se situe dans une classe à part.
Choix particulièrement judicieux, la trame sonore, qui consiste en un échantillonnage de diverses chansons à succès, appuie admirablement le texte de Nico Gagnon. Plus qu’accessoires, ces chansons font écho à la réalité vécue par les personnages. Mais au-delà de toutes ces préoccupations, ce qu’il faut retenir, n’est-ce pas surtout le plaisir qu’on ressent pendant la durée de la pièce? Touché.
Jusqu’au 30 août
À la salle Pierrette-Gaudreault
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