The Art (prononcer dehors) et Les Escales Improbables : Sur les pavés
Les événements The Art (prononcer dehors) et Les Escales Improbables sortent la danse dans la rue. Deux rendez-vous incontournables pour voir la ville et la danse autrement.
Une fois de plus, la rentrée en danse passe par La 2e Porte à Gauche et son événement The Art (prononcer dehors) qui rassemble une cinquantaine d’artistes en plein air pendant trois jours. Après le carré Saint-Louis en 2006, c’est au tour de l’Esplanade de la Place des Arts de voir fleurir çà et là des propositions chorégraphiques variées.
Sur les 30 projets soumis au collectif de jeunes artistes, 12 ont été retenus pour leur capacité à rendre compte de la diversité des esthétiques en danse contemporaine. Ils seront présentés simultanément par groupes de six, huit fois par jour, entre 15 h et 19 h, et seront entrecoupés de discussions avec le public, l’un des objectifs de l’exercice étant d’interroger la création pour clarifier les propositions et rendre ainsi la danse plus accessible.
Trois projets sont le fait de créateurs membres de La 2e Porte à Gauche. Marie Béland reprend le Projet d’architecture chorégraphique amorcé dans le parc La Fontaine cet été, Frédérick Gravel crée un nouvel élément de ses GravelWorks, et Katya Montaignac s’inspire des petites manies liées à l’utilisation des cellulaires et des iPod pour nous faire découvrir les Danses invisibles qu’elle a présentées à Paris l’an dernier.
Au chapitre des étrangetés, le scientifique François-Joseph Lapointe poursuit l’exploration de la séquence ADN comme générateur potentiel d’oeuvre chorégraphique, Jean-Sébastien Lourdais continue de confronter la bienséance en rapprochant l’humain de l’animal, Andrew Tay et Marilyne St-Sauveur jouent les danseurs siamois, Frédéric Marier cherche à devenir mou pour épouser des marches d’escalier, et Sonia Lareau installe son salon en extérieur.
Alors que Geneviève Gagné et Emily Honegger ramènent dans la rue leur esthétique contemporaine fondue de breakdance en adaptant leur Lancer du nain – Throwing Gnomes, Catherine Gaudet y transporte son humour grinçant dans un Sourire forcé. Enfin, Caroline Laurin-Beaucage s’inspire de l’univers musical de Bob Dylan et la Mexicaine Talia Leos intègre le public dans une performance pour neuf danseurs basée sur l’improvisation structurée.
Le hasard a voulu que Les Escales Improbables aient lieu au même moment sur les Quais du Vieux-Port, entre 14 h et 19 h. Plus succincte, la programmation en danse n’en est pas moins alléchante. Surnommée "l’irritation permanente" pour la dimension critique, politique et iconoclaste de ses oeuvres, la Sud-Africaine Robyn Orlin débarque avec la danseuse Sophiatou Kossoko pour remettre en cause la relation chorégraphe-interprète.
Aux côtés de ces deux grandes dames dont on ne saurait rater le passage à Montréal, la Française Dominique Rebaud nous offre des clins d’oeil à l’histoire de la danse avec quatre formes brèves dansées sur la musique improvisée de Claude Barthélémy. Quant à la Martiniquaise Josiane Antourel, elle dansera dans le cadre du Grand Tintam’Art, un "pseudo-cabaret exp(l)osif politiquement désarmant et irrespectueusement commémoratif" organisé le soir du 11 septembre, au Centre des sciences de Montréal. Heureuse fin de semaine en perspective.