Francine Châteauvert : Passer au jardin
Scène

Francine Châteauvert : Passer au jardin

En ses qualités de directrice artistique et chorégraphe pour Sursaut, Francine Châteauvert monte seule sur scène. Par nécessité, par amour de la danse.

Pour Francine Châteauvert, tout est danse. Difficile pour elle de départager vie personnelle et professionnelle. Arrivée chez Sursaut deux ans après sa fondation en 1985, elle s’est imposée depuis comme l’une des grandes dames du monde des arts en Estrie.

Au sein de cette compagnie de danse sherbrookoise, elle tire les ficelles pour de nombreuses créations, habituellement destinées à un public jeunesse, qui sont présentées un peu partout sur le globe (les danseurs de Sursaut seront à Barcelone cet automne et aux États-Unis le printemps prochain). "On fait une création tous les trois ou quatre ans, et la durée de vie d’un show peut varier de cinq à six ans", explique Francine Châteauvert. Ainsi, le travail est constant, mais les occasions de voir les spectacles de Sursaut sur scène dans les Cantons-de-l’Est ne sont pas si fréquentes. "Notre version contemporaine de Casse-Noisette est sûrement ce qui marqua le plus l’inconscient des gens de la région. On entend souvent: "Oh! C’est vous qui avez fait ce Casse-Noisette!""

SOLO(S)

Le Jardin caché: du vert tendre au rouge feu est un projet solo qui s’est fait en parallèle des autres spectacles de Sursaut. Francine Châteauvert avait besoin de goûter à la scène, et pas par l’intermédiaire des autres danseurs. "Diriger et danser, c’est un gros contrat, mais je suis une chorégraphe qui ne chorégraphie pas assise." Si on avait à qualifier le style de Francine Châteauvert, on pourrait parler de danse-théâtre. "C’est très physique, même si c’est théâtral. J’intègre le mouvement dans une conception plus globale."

En 2004, elle présentait L’Échappée, un premier et déterminant solo. Le Jardin caché est né du désir de poursuivre la démarche alors entreprise, mais il s’agit également d’un cadeau qu’elle s’est offert pour ses 50 ans.

"Ces créations sont autobiographiques. C’est ma "vie ordinaire", celle d’une femme pas différente des autres, mise en poésie." L’Échappée, qui sera présentée en introduction du spectacle du 16 septembre, part de son enfance jusqu’au moment où elle quitte le giron familial. Le Jardin caché raconte les débuts de sa vie adulte jusqu’à aujourd’hui.

Pour ce projet, Francine Châteauvert s’est entourée de collaborateurs qu’elle a en haute estime: Bernard Langlois (scénographie), Ann Bruce Falconer (assistante à la direction artistique), Michel G. Côté et Erich Kory (musique), Sylvie Baillargeon (costumes) et Louis-Pierre Trépanier (éclairage). Cela lui a permis de respecter les règles qu’elle s’était données dès le départ. "Je voulais créer dans le bonheur et me faire confiance. C’est si important."

ESTRIE DANSE

Témoin privilégié du monde de la danse en Estrie, Francine Châteauvert a pu y constater une certaine évolution. "Le milieu grandit lentement, mais ça grandit. On présente de plus en plus de spectacles de danse en région, dont les nôtres." Pour la chorégraphe, le nouveau programme de danse du Cégep de Sherbrooke est une bonne nouvelle, mais c’est l’arrivée du Centre des arts de la scène Jean-Besré qui est la plus encourageante. "Ça donne un élan à la compagnie, à la danse. Avoir de bonnes conditions, de l’espace, ça aide. Ça ne fait même pas encore un an qu’on est ici et déjà, on le sent: l’équipe de danseurs grandit, les tournées vont bien… C’est une belle période, très stimulante!"

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Les performances solos, la danse-théâtre, L’Échappée