Transatlantique Montréal : Sans frontières
Scène

Transatlantique Montréal : Sans frontières

Pour sa 6e édition, le mini-festival Transatlantique Montréal se répand dans la ville et propose de la danse dedans, dehors et même au cinéma.

Six ans après avoir fait le rêve de démocratiser la danse contemporaine en offrant des spectacles accessibles dans le quartier défavorisé d’Hochelaga-Maisonneuve, Rafik Sabbagh persévère en s’associant avec divers diffuseurs et programmateurs pour présenter dans six lieux différents onze spectacles intérieurs, cinq performances extérieures et quatre soirées cinéma (onze films au total).

Comme en 2007, un spectacle-mosaïque donne à goûter des esthétiques très différentes de chorégraphes d’ici à la maison de la culture Maisonneuve. Deux courts solos ouvrent la soirée, signés Howard Richard, pionnier de la danse à Montréal, aujourd’hui membre de la direction de l’École nationale de cirque, et Alyson Wishnousky, diplômée de l’Université Concordia s’étant surtout illustrée comme danseuse et performeuse. L’ex-membre des Ballets Jazz de Montréal Edgar Zendejas propose un court duo pour danseur et marionnette, tandis que le jeune et déjà très prometteur Andrew Turner livre en primeur la version francophone de son rafraîchissant et dynamique Duet for One, présenté à Tangente la saison dernière. Il danse avec Milan Gervais, qui gère aussi le collectif Human Playground, en charge des performances de groupe qui seront données rues Ontario et Saint-Denis. À noter également, le rendez-vous fixé par Les Imprudanses sur la place de la Tohu et au Café de l’Usine C pour de nouveaux matchs d’improvisation.

Le Jeune Ballet du Québec est également de la programmation grâce à une association avec le festival Orgue et couleurs. Il danse une forme brève de Frédéric Tavernini et une oeuvre plus longue et très réussie d’Hélène Blackburn. Un accord avec le MAI nous permet de découvrir la nouvelle création de Chanti Wadge, talentueuse créatrice qui pousse plus loin l’exploration de la dimension cosmique de l’humain et qui partage la soirée avec la danse indo-contemporaine de la jeune chorégraphe et réalisatrice Meena Murugesan.

OEuvrant de concert avec le compositeur Allan Paivio, la chorégraphe Suzanne Miller danse avec deux solides interprètes, Magali Stoll et Monique Romeiko, et avec un squelette. Une rencontre avec les artistes est prévue pour éclairer les raisons de ce choix, de même qu’à l’issue de deux autres spectacles et de toutes les projections à la Cinérobothèque de l’ONF.

Une première soirée y présente un court-métrage aussi drôle qu’étonnant du chorégraphe Roger Sinha et un long-métrage sur le parcours du danseur Dominique Mercy au sein de la compagnie de Pina Bausch. Le soir suivant, Philip Szporer et Marlene Millar brossent sept portraits de chorégraphes canadiens parmi lesquels Natasha Bakht, Biron Chief Moon et Hinda Essadiqi. Ils seront suivis de la pièce filmée de William Forsythe, One Flat Thing, Reproduced.

Le troisième programme comprend un pas de deux de Vincent Warren et Margaret Mercier filmés en 1968 par Norman McLaren, ainsi que trois films sur le travail du Français Angelin Preljocaj. Enfin, on pourra revoir José Navas et Chi Long dans Lodela, réalisé en 1996 par Philippe Baylaucq, et assister à une étonnante rencontre entre le plasticien Miquel Barceló et le danseur et chorégraphe Josef Nadj. De bien bonnes raisons de sortir de chez soi.