Incandescence : La vie devant soi

Auteur dramatique depuis 15 ans et metteur en scène, Reynald Viel s’est souvent aventuré sur des terrains glissants. Il a par exemple abordé les thèmes de la violence conjugale et du suicide. Avec Incandescence, il pousse l’audace d’une cran. En plus de s’inspirer de la vie d’une connaissance atteinte du cancer – Marc Bergeron, dont il conserve le prénom dans la pièce -, il renoue avec les planches après sept ans d’absence et incarne seul sur scène cet homme apprivoisant doucement la maladie et la mort.

"C’est encore plus fascinant pour moi de faire travailler des comédiens que d’être moi-même en scène. Mais cette fois-là, j’ai eu envie de revoir la scène, de la revivre. Parce que c’est magique! Parce que la scène ne donne pas le choix: tu te donnes complètement ou tu restes en dehors d’elle. L’histoire de Marc, c’est unique. C’est un véritable voyage au coeur de l’homme, de tout ce qu’il est, autant dans son passé que dans son devenir ou son non-devenir", souligne le comédien.

Comme le protagoniste d’Incandescence existe, a-t-il parfois eu le réflexe de s’autocensurer au moment de l’écriture? "C’est évident que l’écriture demande un immense respect, non seulement de l’homme qu’il est, mais pour ce qu’il vit, pour sa maladie. Un respect d’en dire le plus possible sans tout dévoiler. Parce qu’avec une maladie comme le cancer, je pense qu’on est d’abord seul avec soi-même. Et la première chose à faire, c’est la paix avec la maladie et avec soi-même. Ça, je devais le respecter."

La mise en scène, quant à elle, a été assurée par David Lebel, comédien et metteur en scène avec qui Reynald Viel travaille depuis une dizaine d’années. "Mais c’est la première fois qu’il me met en scène dans mon propre texte, donc le défi à relever était énorme. Et il a choisi de faire ça très épuré. Tout est musique et mots. Ça donne un spectacle très intense et très beau, je pense", commente Viel.