Orphée et Eurydice : Décadence païenne
Scène

Orphée et Eurydice : Décadence païenne

Marie Chouinard n’a pas l’habitude de passer inaperçue avec ses propositions chorégraphiques, et la dernière en lice, Orphée et Eurydice, est loin de déroger à cette règle. En se servant de ce mythe – qui s’intéresse à l’acte de la création -, la chorégraphe s’en est donné à coeur joie, invitant dans une messe dionysiaque et orgiaque des personnages étranges, grotesques et fascinants, véritables créatures sorties tout droit des enfers grecs. Les corps désarticulés des interprètes-performeurs, presque nus sous leurs atours, se mouvaient au rythme de cris primaux et gutturaux, véritable exploration du souffle créateur où l’accouchement du verbe est à la fois souffrant et libérateur. Si le tout portait parfois à l’étourdissement, il n’en reste pas moins que Chouinard prouve ici qu’elle est loin d’avoir perdu son inspiration…