André Laliberté : Bon pied, bon oeil
Scène

André Laliberté : Bon pied, bon oeil

Le Théâtre de l’OEil célèbre cet automne 35 ans de création au service de la marionnette. Le cofondateur et directeur artistique de la compagnie, André Laliberté, nous parle du passé, mais aussi du présent et du futur.

C’est auprès de la grande Micheline Legendre qu’André Laliberté découvre très jeune l’univers de la marionnette. En 1973, l’homme fonde, avec Francine Saint-Aubin, le Théâtre de l’OEil. Trente-cinq ans plus tard, la compagnie a accouché de 23 spectacles présentés en Amérique, mais aussi en Asie et en Europe, pour le plus grand bonheur de plus d’un million de jeunes spectateurs.

"Au Québec, dans les années 70, on a assisté à une éclosion de compagnies de théâtre pour la jeunesse, explique Laliberté. J’ai toujours pensé que les émissions telles que La Boîte à Surprise, Le Grand Duc ou Pépinot et Capucine avaient joué un grand rôle." Également cofondateur de la Maison Théâtre, en 1982, Laliberté avoue que les émissions imaginatives qui ont bercé son enfance ont sans doute exacerbé son envie de fonder le Théâtre de l’OEil. "Ce nom s’est imposé parce qu’on attachait de l’importance au pouvoir évocateur des images. Quand l’oeil est attiré, l’oreille se tend et l’esprit s’ouvre."

À ses débuts, la petite équipe, qui se produit surtout dans les écoles, présente plusieurs créations collectives ludiques et à caractère social. "Un grand tournant s’est produit lorsque nous avons présenté Regarde pour voir en Chine. Nous étions la première compagnie canadienne à s’y rendre après la révolution culturelle", soutient l’homme qui, après toutes ces années à réfléchir sur l’art de la marionnette, demeure fasciné par ce moyen d’expression. "La marionnette n’a aucune limite, elle permet d’inventer des univers sans contraintes."

Polyvalent, Laliberté a participé à tous les spectacles du Théâtre de l’OEil, que ce soit à la conception, à l’écriture ou à la mise en scène. Au fil du temps, une foule d’auteurs ont forgé l’âme de la compagnie, que l’on pense à Cécile Gagnon, Michelle Allen ou Marie-Louise Gay. Pour ses 35 ans, le théâtre reprend Un autre monde (1990) de Réjane Charpentier. "C’est un texte d’une grande richesse littéraire", dit Laliberté. Le spectacle pour les tout-petits partira en tournée dans l’Ouest canadien avant de revenir au Québec. La présente saison annonce également le retour du Porteur (1997). L’oeuvre poétique, récipiendaire de trois Masques, s’offrira une virée en Europe. Puis, la comédie burlesque Ah, la vache! (2007) de l’Argentin Javier Swedzky (qui a également signé la mise en scène) poursuivra sa route à Montréal et dans les environs.

"Ce spectacle, léger dans la forme, renferme un fond plus grave. Il démontre aux enfants que tous les problèmes ne peuvent être résolus", explique Laliberté. Puis, il enchaîne: "Cette saison est représentative, par sa diversité, de notre parcours artistique. Le Théâtre de l’OEil a exploré une foule de techniques dont le théâtre d’ombres, les marionnettes à fils, à gaine, etc." Diverses animations figurent également au menu du 35e anniversaire, dont l’exposition Babel sous toutes ses coutures, présentée à Pointe-Claire jusqu’au 12 octobre. "En ce qui concerne l’avenir, je peux vous dire que nous avons plus de projets en tête que jamais", conclut Laliberté avec optimisme.

Pour le calendrier complet des représentations, consultez le www.theatredeloeil.qc.ca.