André Sauvé : Folie douce
Scène

André Sauvé : Folie douce

Voir André Sauvé en action, c’est comprendre pourquoi il estime faire de l’humour humaniste.

En entrevue, André Sauvé disait que durant son spectacle éponyme, il mettrait une loupe sur des traits de personnalité et des comportements, pour mieux observer la folie humaine. Hum. Pas n’importe quelle folie humaine. La sienne avant toute chose, même si on se reconnaît plus souvent qu’autrement dans ses observations grossies à la puissance dix. Car il faut bien l’admettre, nous, les humains, on est vraiment de drôles de bibittes.

Dans un décor où tout est plus grand que nature, le reporter-vulgarisateur de 3600 secondes d’extase a choisi un numéro d’ouverture qui permet de comprendre dans quoi on s’embarque quand on décide de pénétrer dans son univers à la fois démesuré, frénétique et désopilant. Pour bien profiter du voyage, il faut accepter le fait que si, à première vue, André Sauvé semble passer du coq à l’âne, il sait où il s’en va. D’ailleurs, pour ne pas surcharger nos neurones, il a eu l’excellente idée de faire respirer son spectacle grâce à des intermèdes vidéo (dans l’un d’eux, il imite le bruit de la fourmi et de la crevette!!!) judicieusement placés entre les numéros.

Ainsi, après nous avoir rassurés avec un "ce n’est pas grave si on comprend pas toute!", il nous laisse entrer dans les méandres de son mental, qu’on s’imagine abriter une dizaine de hamsters tous très occupés à ventiler ses neurones surchauffés. On comprend facilement pourquoi Sauvé a l’impression d’avoir une fanfare dans la tête! Après avoir ouvert toutes grandes les portes de son intellect en guise d’entrée, le frêle comédien de l’humour plonge dans le vif du sujet: ses névroses à propos de tout et de rien.

Envie de faire une collection? Attention! Il faut d’abord se poser quelques questions fondamentales.

Il reprend bien sûr La Confusion, numéro qui a fait craquer le public une première fois au Festival Juste pour rire, puis se glisse dans un personnage qui gagne sa vie en participant à des études cliniques sur les médicaments et se contorsionne sur un divan rouge en parlant du temps qui passe. Puis après un détour existentiel à l’épicerie, il se lance dans des variations hilarantes du plus célèbre poème d’Émile Nelligan et boucle la boucle avec un numéro-hommage à Yvon Deschamps, sans qui on n’aurait peut-être jamais connu l’humour d’André Sauvé.