Double Tour : Ménage à trois
Scène

Double Tour : Ménage à trois

Les Belges France Perpête et Toon Schuermans combinent danse, acrobatie et jonglerie pour nous parler d’amour avec Double Tour, un drôle de trio pour les adultes et les enfants à partir de 9 ans.

France Perpête est Wallonne, danseuse, acrobate et metteure en scène. Toon Schuermans, lui, est jongleur et Flamand. Ils s’aiment. Sur scène tout autant que dans la vraie vie. Leur histoire d’amour durait depuis quatre ans déjà quand ils ont eu l’idée de tester si les balles de rebond de l’un pouvaient se mêler aux mouvements et aux acrobaties de l’autre. L’accord était si parfait que de fil en aiguille, ils ont fondé la compagnie Baladeu’x au sein de laquelle ils ont déjà produit trois beaux bébés depuis 2001. Créant aussi bien pour la rue que pour la salle, ils ont présenté Bal à Balles… Musette au Festival Juste pour rire en 2003. Pour leur seconde visite au Québec, ils sont accueillis par le Théâtre Centennial.

"Jusqu’à présent, on n’avait pas d’autres personnages qu’un homme et une femme sur scène, très proches de ce qu’on est dans la réalité, dit la metteure en scène. Du coup, nos trois premières créations, dont Double Tour, racontent des histoires de couple avec des techniques très fusionnelles et un travail de timing, d’horlogerie, qui fait ressortir notre complicité malgré nous. Dans le nouveau spectacle, qui est encore en gestation, on a pris un virage: je suis vieillie, Toon est rajeuni et nous parlons des rapports entre les générations."

Grâce à un jeu d’acteur physique très clair qui n’a jamais besoin de mots, Perpête et Schuermans racontent en 60 minutes l’histoire d’une rencontre entre deux êtres et du quotidien qui s’installe avec ses moments de tendresse, ses crises et ses réconciliations. Aimant travailler à partir d’objets quotidiens pour créer des situations dans lesquelles les gens puissent se reconnaître, les deux artistes ont choisi cette fois une porte qui change de rôle et de sens selon qu’elle s’ouvre ou se ferme, qu’elle claque ou reste entrebâillée. Faisant à elle seule office de décor, elle s’ouvre dans les deux sens, tourne à 360 degrés, peut être soulevée, et devient naturellement un partenaire de jonglerie.

"Le travail de jonglerie est un travail très rythmique, explique Perpête. Quand on a commencé à le mêler avec le mouvement, il a d’abord fallu que je comprenne cette rythmique pour pouvoir m’insérer et devenir comme un nouvel objet en harmonie rythmique avec les balles. Avec la porte, c’est la même technique de mouvement, de rythme et également de manipulation parce qu’il faut qu’on la pousse lentement, vite, doucement, avec force; il faut qu’on se faufile… C’est de la même famille que la jonglerie."

À mesure que le spectacle avance, il devient moins narratif pour faire place à la poésie et à l’imaginaire dans un univers plus abstrait où les éclairages de Michel Delvigne appuient bien les ambiances. "Même si le spectacle n’a pas été conçu pour les enfants, il fonctionne bien avec eux parce que c’est visuel, dynamique et qu’il y a plein de surprises, commente la créatrice. Mais ils n’ont pas le vécu pour être touchés par la réalité de vie que l’on met en scène avec des individus qui entrent en conflit pour des choses anodines."