Rémi Boucher : Les yeux grands ouverts
Scène

Rémi Boucher : Les yeux grands ouverts

La 10e édition du Festival Les Coups de Théâtre prend son envol ces jours-ci. Jetons un oeil sur la programmation avec Rémi Boucher, directeur artistique et fondateur de l’événement bisannuel consacré aux jeunes publics.

Pour cette édition anniversaire, Rémi Boucher a eu envie de faire revivre des spectacles qui ont fait les beaux jours des premières années du Festival, avec les mêmes créateurs et les mêmes distributions. "Ça tombait pile, explique-t-il, parce qu’Agnès Limbos (de la compagnie belge Gare Centrale), qui présente Petit Pois, un spectacle qui a sillonné le monde dans les années 90, avait justement envie de revoir certaines parties de la pièce. Même chose pour les gens du Théâtre de l’OEil, qui ramènent A New World (de la Québécoise Réjane Charpentier)."

Cela dit, l’essentiel se trouve ailleurs. Le Festival fait la part belle aux créations, et c’est tant mieux. On vous conseille de vous ruer sur les billets restants pour Le Petit Chaperon rouge, relecture très postmoderne du conte par Joël Pommerat, "qui n’a fait aucun compromis même s’il s’adresse à un jeune public", précise Boucher, ajoutant qu’il "déborde d’enthousiasme pour ce spectacle marquant que tout le monde s’arrache". Mentionnons que nous publierons la semaine prochaine un entretien avec le créateur français, qui présente aussi à l’Espace Go, du 26 au 29 novembre, Cet enfant, une pièce pour adultes sur le thème de la parentalité.

Il faut bien avouer que malgré la présence appréciable de compagnies venues de Belgique, de France, du Mexique, du Canada et de Norvège, les propositions les plus séduisantes viennent du Québec. Le Théâtre Qui va là et la Société de musique contemporaine du Québec présentent La Fugue, pièce pour préadolescents dont la structure est calquée sur celle d’une fugue musicale. "C’est un spectacle muet, ajoute Boucher, où se mélangent habilement objets, masques, marionnettes, une pièce faite d’impressions et de musique. Ils ont fait un travail très sensible sur le thème de la fugue chez les ados." Le Théâtre Le Clou, l’équipe derrière la création d’Assoiffés, de Wajdi Mouawad, débarque avec Isberg, fable intimiste signée Pascal Brullemans et bercée par la musique originale de Yann Perreau, dans une mise en scène de Sylvain Scott.

Autre événement attendu: les deux uniques représentations de Kiwi, spectacle issu de la nouvelle démarche d’exploration technologique de Daniel Danis. "Il s’est intéressé au monde des sans-abri, précise Boucher. Grâce à la recherche qu’il a faite sur le terrain, il transmet admirablement l’univers de ces jeunes SDF qui se cachent sous les ponts et dans les grottes en France." Des acteurs sur scène sont captés en direct par des caméras et retransmis sur un écran: Danis s’intéresse ici au dédoublement du jeu et de la parole.

Mentionnons aussi Bulles, un "déambulatoire hivernal" qui propose à son jeune public d’entrer dans des bulles installées sur l’Esplanade de la Place des Arts pour se faire raconter une légende québécoise ou amérindienne avec des micro-marionnettes. En danse, soulignons Variations mécaniques, création d’Harold Rhéaume dans laquelle les objets prennent soudainement vie au contact des danseurs, et Le Cabaret dansé des vilains petits canards, chorégraphie d’Hélène Blackburn qui s’inspire de l’univers des contes de fées.

Programmation complète au www.coupsdetheatre.com