Benoît Brière : Marathon lyrique
Benoît Brière pousse la note dans la redoutable comédie Ténor recherché. Entretien.
C’est connu: il est plus exigeant de jouer la comédie que le drame. On pourrait même considérer le vaudeville comme un sport olympique tellement ce genre théâtral mise sur la farce et le rire avec un nombre effarant de rebondissements.
Le comédien Benoît Brière en sait quelque chose. Cet automne, il reprend son rôle dans Ténor recherché de Ken Ludwig, un Feydeau à l’américaine qui a connu un succès phénoménal à l’été 2007. Alors? Difficile, le vaudeville? "C’est effrrrayant! s’exclame-t-il. C’est très demandant physiquement. Comme acteur, il n’est d’aucune façon possible d’être à l’aise. Tu trouves une relative économie de moyens à un moment donné, mais tu ne peux pas commencer le show sans prendre une grande respiration et dire: "On part pour un marathon, mais un marathon couru en sprint." Laisse-moi te dire qu’on mouille nos chemises!"
Au-delà des claquages de porte – "On les a comptés. Il y en a environ 120. Et il y a six portes!" -, le vaudeville, c’est une mathématique qui mise sur l’excessif. "Le danger, qu’on essaie toujours d’éviter, c’est de sortir de l’histoire. C’est facile de jouer le gag, parce que le gag est payant. Mais il faut se faire violence et toujours se raccrocher à ce qu’on est en train de raconter."
L’histoire de Ténor recherché, une mise en scène de Perry Schneiderman, se passe dans une suite de l’Hôtel Windsor de Montréal au début des années 30. La Compagnie de Théâtre Lyrique reçoit, pour une soirée seulement, le grand ténor italien Tito Merelli (interprété par Jacques Girard), qui va venir chanter Otello. Après s’être fait attendre (et avoir mis tout le monde sur le gros nerf), il débarque avec sa femme (Chantal Baril) et son assistant, Max, joué par Benoît Brière. "J’ai comme mandat de m’occuper de lui et surtout, de le faire relaxer", explique le comédien visiblement emballé par ce rôle. Une série de quiproquos va s’ensuivre. Au coeur de la tourmente, le pauvre Max sera appelé à remplacer le ténor et, par le fait même, à pousser quelques notes. Louis-Georges Girard, Patrice Coquereau, Nathalie Malette, Dominique Pétin et Adèle Reinhardt complètent la distribution.
Que Benoît Brière fricote avec l’opéra dans cette pièce est une belle coïncidence car, dans la vraie vie, l’homme de théâtre s’y adonne de plus en plus. "Oui, je baigne un peu dedans, mais vraiment par hasard. L’opéra, je m’y suis d’abord intéressé parce que j’ai épousé une musicienne, mais depuis quelque temps, je collabore avec l’Atelier d’opéra de l’Université de Montréal." Cette année, il y fera la mise en scène du Don Giovanni de Mozart.
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