Le père Noël est une ordure : Party de bureau
Scène

Le père Noël est une ordure : Party de bureau

Nicolas Létourneau reprend le rôle-titre du Père Noël est une ordure, spectacle en train de devenir un classique du temps des Fêtes. Nouvelle distribution, nouvelles surprises.

En 2004, le Théâtre Voix d’accès présentait pour la première fois Le père Noël est une ordure, pièce française portée à l’écran par Jean-Marie Poiré, avec Thierry Lhermitte et Gérard Jugnot. Depuis, la bande n’a fait relâche que l’an dernier. "Pas parce que ça n’avait pas bien marché, mais disons qu’on avait été assez occupés avec Le Dîner de cons. En plus, la moitié des comédiens ne pouvaient pas revenir, raconte Nicolas Létourneau. Mais le plaisir de jouer ce show nous a amenés à le monter avec de nouveaux acteurs, ce qui en fait presque un nouveau spectacle. Les interprétations sont différentes et ça lui donne une grande fraîcheur."

De la première distribution, il ne reste en effet que lui et Emmanuel Bédard, dans le rôle d’un bénévole de Détresse Amitié devant passer la veille de Noël à s’occuper de toutes sortes de personnages à problèmes. "C’est très satirique et l’fun à jouer, fait remarquer Nicolas Létourneau. Ce qu’on dit là-dedans n’est pas correct, mais ça fait du bien en maudit de le dire. De soir en soir, on peut développer une complicité phénoménale entre les acteurs, voir nos partenaires se renouveler pour essayer de faire rire les autres, mais sans négliger le plaisir du spectateur. On ne cabotine pas; on essaie de rester dans le propos, tout en se gâtant et en gâtant le public."

Quant aux nouveaux venus, il observe: "Si on prend Preskovitch, Jean-Jacqui Boutet lui amenait une espèce de ton un peu suffisant qui était très drôle, tandis que Jack Robitaille l’a abordé de manière à le rendre très sympathique. Aussi, Réjean Vallé a apporté beaucoup de féminité à Katia, un jeu peut-être un peu plus subtil, et Sophie Martin nous fait une Josette délicieuse, à la hauteur de celle d’Ansie Saint-Martin, qui avait gagné un prix d’interprétation pour ce personnage. Enfin, Marie-Hélène Lalande crée une Thérèse pathétique à souhait, c’est merveilleux!"

Cela dit, le père Noël a lui aussi évolué au fil du temps. "Je crois que j’ai peut-être manqué mon coup la première année. Mon personnage était un peu trop hystérique, confie-t-il. La deuxième année, on a corrigé le tir en le rendant plus clochard. J’étais capable de mettre davantage de nuances, d’être dans un registre beaucoup plus fin et les gens avaient un peu de sympathie pour moi alors qu’avant, on était content que je m’en aille. Je pense que là, le fine tuning est pas mal parfait."

Idem pour la mise en scène. "Elle a été vraiment épurée par rapport à celle de 2004, dans le sens où on a enlevé toutes les fioritures – on faisait passer le père Noël avec une échelle, on le voyait tomber de la cheminée, on avait une petite intro qui montrait tous les personnages… – pour s’en tenir à l’essentiel, c’est-à-dire le texte et le jeu d’acteurs, qu’on a retravaillé beaucoup afin de bien faire ressortir la comédie", note-t-il, en souhaitant que ceux qui n’auraient pas aimé il y a cinq ans leur donnent une seconde chance. Ce serait dans l’esprit des Fêtes.