Les Coups de Théâtre : Jolis coups
Les Coups de Théâtre continuent de réjouir les jeunes et les moins jeunes jusqu’au 30 novembre. Bref retour critique et coup d’oeil sur ce que réservent les derniers jours.
Depuis le 17 novembre, la 10e édition du Festival international des arts jeune public, Les Coups de Théâtre, bat son plein aux quatre coins de la ville. Pour affronter l’hiver, rien de mieux que des spectacles d’ici et d’ailleurs qui s’adressent aux enfants et aux adolescents sans faire de compromis, des petits bijoux d’imagination, de couleurs et de sens.
Pour ouvrir le bal, on ne pouvait rêver mieux que Le Petit Chaperon rouge revu et corrigé par l’auteur et metteur en scène français Joël Pommerat. L’homme était, tout comme sa compagnie, Louis Brouillard, et son spectacle, précédé d’une rumeur favorable. On comprend maintenant pourquoi. Sa relecture du conte de Perrault est admirable. Avec trois comédiens particulièrement doués, un espace presque vide et une conception d’éclairage ingénieuse, la représentation traduit l’essentiel du conte, son angoisse et sa drôlerie, sa légèreté aussi bien que sa gravité, sa dimension initiatique aussi bien qu’érotique. Le jeu physique de Ludovic Molière (le narrateur), Isabelle Rivoal (la mère et le loup) et Valérie Vinci (le chaperon et la grand-mère) est pour beaucoup dans la qualité de ce magnifique moment de théâtre qu’on aurait voulu au moins deux fois plus long.
Avec Isberg, le Théâtre Le Clou continue d’explorer des sujets délicats, des étapes cruciales dans la vie des adolescents et des préadolescents. Cette fois, c’est de deuil qu’il est question. Celui de deux frères et une soeur qui ont perdu leur père et leur mère dans un accident de voiture. Perdre ses deux parents, d’un coup, c’est un vrai choc. Après l’impact, il faut reconstruire. Reconstruire une vie, un quotidien, une identité. Ces étapes, l’auteur Pascal Brullemans et le metteur en scène Sylvain Scott les ont brillamment traduites dans un spectacle qui fait habilement appel à la musique (Yann Perreau) et à la sculpture (Nathalie Trépanier). Le lien entre le grand (Sébastien Rajotte), le petit (Guillaume Tellier) et la soeur (Philomène Lévesque-Rainville) est palpable. Ce spectacle aura à n’en pas douter une longue vie.
La compagnie franco-ontarienne Vox Théâtre proposait quant à elle Oz, une relecture du célèbre conte de Lyman Frank Baum, celui-là même qui inspira un long-métrage à Victor Fleming en 1939. Théâtre musical plein d’imagination, truffé de marionnettes, d’objets et de costumes, le spectacle est défendu avec conviction par Marie-Thé Morin et Pier Rodier. Bonne nouvelle, la production sera à la Maison Théâtre du 7 au 25 janvier 2009.
D’ici au 30 novembre, il reste à découvrir Aucassin et Nicolette et Un malheur de Sophie, deux spectacles offerts par L’Artifice, la compagnie française à qui l’on doit Lettre d’amour de 0 à 10, aussi à la Maison Théâtre en ce moment; Le Cabaret dansé des vilains petits canards, la nouvelle création de la chorégraphe Hélène Blackburn; L’Ombre de l’escargot, un spectacle signé par Les Nuages en pantalon, dynamique équipe de Québec; et La Robe de ma mère, la nouvelle création de L’Arrière Scène. Bon festival!
Programmation complète au www.coupsdetheatre.com