Stéphane Guertin : Contes et reels
Stéphane Guertin revient fouler les sols sablonneux d’un village de "jadis" dans C’est arrivé à Sainte-Utopie, conte agrémenté de ritournelles et de tapage de pieds.
Ayant fait ses premières armes professionnelles à la télévision et au théâtre, l’artiste multidisciplinaire Stéphane Guertin baignait pour la première fois dans l’univers du conte en 2006. Alors invité à participer à des soirées de conte montréalaises, il découvrit un art de la scène qui amalgamait toutes ses amours: le théâtre, la musique, le chant, l’improvisation et ce contact interactif vibrant avec le public. En décembre 2007, il présentait pour la première fois C’est arrivé à Sainte-Utopie, qui réunit les petits contes qu’il avait jusqu’alors éparpillés sur différentes scènes. Un coup de fil au multi-instrumentiste Jean-Marc Lalonde (La Ligue du bonheur) lui permit d’ajouter une ponctuation toute musicale à son spectacle qui contenait déjà des compositions de son cru, grattées à la guitare ou au violon. "C’est d’abord la musique qui m’a mené sur une scène. Je joue du violon depuis que j’ai sept ans", note celui dont le calendrier 2008 marquait un retour vers des projets plus musicaux telles ses participations aux spectacles Les Héritiers de Champlain et La Vie parisienne de Jacques Offenbach avec le Théâtre lyrique de Gatineau.
Dans le présent spectacle, le touche-à-tout propose des pièces originales qui trempent aussi bien dans la chanson traditionnelle que dans le pop ou le folk. Le village pittoresque de Sainte-Utopie s’inspire d’un village du Lac-Saint-Jean où se déroulaient toutes ses vacances en famille quand il était enfant. "J’ai ajouté un peu de farfelu à la réalité. Les histoires découlent aussi beaucoup de mes anecdotes de voyage." C’est ainsi que l’on peut découvrir Zéphirain, le brigadier violoneux, mais aussi les récits du lac Croche, de la pancarte de bienvenue magique, de l’invasion de moustiques et autres historiettes que raconte Stéphane, le planteur d’arbres en mission de reboisement dans un village qui fait des ragots son pain quotidien. "Comme tout spectacle de conte, il y a une certaine morale qui se dégage: celle de s’écouter… Quand est-ce qu’on prend vraiment le temps de se raconter des histoires les uns aux autres? La télé, le cinéma, la radio ont remplacé depuis longtemps la personne autour de nous qui pouvait raconter. Le but n’est pas de rechercher un passé parfait, mais il existe des moments idéaux. Quand je m’enfuis dans un chalet dans le bois et qu’on se retrouve autour d’un feu de camp à s’amuser, c’est là des temps précieux, humains, essentiels."
À voir si vous aimez / Fred Pellerin, La Ligue du bonheur