Bilan arts de la scène : Pleins feux
De nombreux changements ont été opérés dans les coulisses des arts de la scène cette année. Sur les planches, les artistes brillaient de mille feux. Coups de coeur.
En poste depuis septembre 2008 à la barre du Théâtre français du CNA, Wajdi Mouawad promettait une rencontre privilégiée avec son nouveau public par l’entremise de son solo Seuls. L’acteur, auteur et metteur en scène nous a touchés, ébranlés, fascinés… La finale, sorte d’expiation sous forme d’expression du corps et de l’esprit, restera longtemps gravée dans les mémoires. Toujours en théâtre, nous retenons la toute simple et belle production Bashir Lazhar, ce texte d’Evelyne de La Chenelière joué par Denis Gravereaux. Une leçon de courage et de détermination enseignée par un attendrissant suppléant tout juste débarqué d’Algérie. Philippe Falardeau en aurait acheté les droits pour le cinéma. Joie. Toujours sous cette enseigne, le Cyrano de Bergerac de Marie Gignac aura été une réussite sur toute la ligne, de même que Genèse no 2 d’Ivan Viripaev, mise en scène par Galin Stoev: un spectacle décoiffant mariant rythmes et délires.
Après nous avoir suggéré une lecture "remastérisée" des Monologues du vagin d’Eva Ensler, Sylvie Dufour annonçait qu’elle quittait la barre du Théâtre du Trillium d’Ottawa pour diriger le Théâtre de l’Île, en remplacement de Gilles Provost. Pendant ce temps, Anne-Marie White prenait la gouverne du théâtre ottavien. On grouille déjà d’impatience de découvrir ce qu’elles ont dans le collimateur!
Parmi les autres performances marquantes de l’année: la mise en scène de Geneviève Pineault de Slague nous a permis de renouer avec un Jean-Marc Dalpé en puissance; Daniele Finzi Pasca nous a tiré des larmes de ravissement avec Nebbia du Cirque Éloize, et Universal Pictures nous a fait passer un moment irrésistible à la mode Broadway avec Wicked.
Au rayon des boute-en-train, Rachid Badouri et Louis-José Houde remportent la palme de dilatation de la rate.