Rentrée théâtre 2009 : Plaisirs à venir
Démarrage en trombe, cet hiver, de la saison théâtrale. Avant qu’elle ne s’emballe, coup d’oeil, dans une carte riche et diversifiée, à quelques spectacles prometteurs.
Parmi les nombreuses créations et les textes surtout contemporains, cinq productions, déjà, prennent l’affiche cette quinzaine, dont les très invitantes Si tu veux être mon amie, Hedda Gabler, Le Dragon bleu. Suivra, début février (du 3 au 21), au Périscope, Je voudrais me déposer la tête, texte du jeune auteur Jonathan Harnois, mis en scène par Claude Poissant. Histoire de Ludovic, foudroyé par la nouvelle du suicide de son meilleur ami, cette production du théâtre PàP retrace le parcours du jeune homme et sa lente remontée vers la lumière. Ce spectacle au sujet grave, présenté avec succès à Montréal, insuffle, dit-on, une furieuse envie de vivre.
Changement de registre, du 24 février au 21 mars, avec Le Menteur, comédie révélant le visage souriant du grand Corneille. Mise en scène par Jacques Leblanc, cette production de la Bordée nous fait rencontrer un jeune homme amoureux de deux jeunes filles et qui, d’étourderies en mensonges, finit par se piéger lui-même. Avec Nicola-Frank Vachon, dans le rôle-titre, et huit autres comédiens, dont – c’est toujours un plaisir de le voir – Roland Lepage.
Du 3 au 28 mars, un auteur rarement joué à Québec s’installe au Trident: Claude Gauvreau, avec L’Asile de la pureté. Auteur marquant de notre dramaturgie, créateur d’univers baroques, écrivain à la parole libre et audacieuse, Gauvreau rencontre ici Martin Faucher, un metteur en scène féru de voix théâtrales singulières, et un interprète au talent confirmé: Hugues Frenette, dans le rôle principal. L’Asile de la pureté raconte l’histoire de Donatien Marcassilar, jeune poète se consacrant à un jeûne pour honorer la mémoire de sa muse disparue, sous le regard et les commentaires contradictoires de son entourage.
Au Périscope, du 10 mars au 4 avril, le deuxième spectacle de la compagnie Théâtre de Chambre titille la curiosité: DIX – Anatomie d’un désordre, texte écrit et interprété par Vincent Champoux, mis en scène par Stéphan Allard. Un homme se présente pour faire une conférence sur les méthodes de classement des livres d’une bibliothèque. Sa boîte de diapositives tombant et s’éparpillant sur le sol, il se lance dans une série d’aveux sur ses existences multiples, suivant le cours perturbé de ses illustrations. Un spectacle intime, défi au parcours chaque soir différent, soumis au hasard du reclassement.
Parmi cinq spectacles à Premier Acte, retenons Papa/Maman (du 24 mars au 11 avril), lui aussi pour le moins intrigant. Mêlant théâtre et musique, cette production d’une nouvelle compagnie, le Tp/âtre, réunit de nombreux créateurs. En musique, images, langues diverses, Papa/Maman présente, en parallèle, deux histoires: une adaptation du livret écrit par Cocteau pour l’opéra OEdipus Rex de Stravinski et la création de Nicolas Jobin Comme un bruit blanc, racontant les tribulations d’un jeune compositeur avec son père sourd. Une expérience qui s’annonce audacieuse.
En plus de ces spectacles, la saison réserve de nombreuses autres surprises, à surveiller. À vos programmes!