François Massicotte : Gentleman humoriste
À la manière d’un animateur de talk-show américain, François Massicotte demeure cet éternel observateur du quotidien et offre, dans son cinquième spectacle, du Massicotte pur beurre.
Dominic Tardif
Si on a autant l’impression de connaître François Massicotte, c’est sans doute parce que l’humoriste n’a jamais hésité à prendre sa vie privée comme matière première de ses numéros: la dernière fois, il était monté sur les planches pour se confier, entre autres, sur les troubles bipolaires dont il est atteint. Après avoir offert cette variation sur un sujet difficile, le créateur de 450, chemin du Golf s’intéresse, dans Massicotte 5, à l’inextinguible soif de bonheur de ses contemporains.
Souvent qualifié de roi du stand-up pour sa manière de livrer ses textes sans masque ni costume, François Massicotte fraie pourtant avec des comédiens afin de calibrer ses spectacles. C’était Sylvain Marcel la dernière fois, c’est cette fois-ci Guy Jodoin qui conseille et guide le Trifluvien d’origine dans son jeu. "C’est avec le metteur en scène que ça monte vraiment de deux-trois coches. On prend notre temps pour bien découper, bien décortiquer les choses. C’est vraiment du travail de précision. Il y a des nuances. Je n’aime pas ça quand je vois quelqu’un qui joue trop gros, qui tombe dans la facilité, qui fait: "Regardez-moi car je suis drôle."", explique Massicotte.
Ayant grandi à une époque où interpréter quelques personnages d’hurluberlus était la condition sine qua non pour faire de l’humour sur scène, Massicotte a pourtant toujours refusé de s’y plier. Il faut dire que l’humoriste a appris à la grande école des gentlemen comedians américains. "Je suis allé vivre en Californie quand j’avais 11 ans pendant une année. On écoutait le Tonight Show et j’étais fasciné de voir Johnny Carson capable de faire rire avec des bonnes jokes tout en gardant sa dignité et sa classe, contrairement à ce que je voyais au Québec, où tout le monde devait se déguiser pour faire des personnages colons."
Rester lui-même, jeans et chemise sur scène, allait selon Massicotte s’avérer fructueux. "Mon public, c’est le public de Tintin, de 7 à 77 ans. Les gens me font confiance, ils savent que je n’irai pas les offusquer, les déranger avec de la vulgarité, les provoquer. Ils savent que ça va être intelligent, nouveau et efficace."
À voir si vous aimez /
Martin Petit, François Morency