PPS Danse : Mouvements intimes
Le spectacle Diasporama, de PPS Danse, marque le retour sur scène de Pierre-Paul Savoie.
Aux prises avec un corps vieillissant, marqué par toute une vie de blessures petites et grandes, l’homme danse avec difficulté, comme s’il tentait de raviver ses membres atrophiés au sortir d’un long coma. Mais peu à peu, il retrouve la grâce et la fluidité de ses mouvements, et cette renaissance s’avère chargée d’émotion, autant pour les spectateurs que pour le danseur.
Cela n’est qu’un bref aperçu de la teneur de Confidences d’un corps, le point de départ de Diasporama, un cycle d’oeuvres présenté par Pierre-Paul Savoie. Ce dernier, chorégraphe, metteur en scène et directeur artistique de PPS Danse depuis 1989, effectue par ailleurs un retour sur les planches avec ce spectacle. "J’avais arrêté de danser pendant cinq ans, je pensais que je commençais à être vieux pour danser, confie Savoie. Mais finalement, ça m’a manqué. Vivre quelque chose devant les gens, partager quelque chose, cette expérience-là me manquait."
Conscient de ses limites physiques, l’artiste a décidé de non seulement les assumer, mais aussi de carrément en faire le matériau de base de Confidences d’un corps: "Ça peut se rapprocher d’un autoportrait en arts visuels, mais je l’ai vécu par le corps. Parce que mon corps m’accompagne depuis 54 ans, et que j’ai voulu finalement voir ce qu’il avait retenu depuis sa naissance."
Savoie désirait par ailleurs collaborer avec d’autres chorégraphes, auxquels il a demandé de créer les autres pièces qui composent le cycle Diasporama. "Être en contact avec d’autres artistes, c’est une source de renouvellement. Alors j’ai décidé de lancer des invitations à des chorégraphes qui sont d’origine québécoise ou canadienne, mais qui vivent à l’étranger. Pour moi, c’est une façon de voyager."
Lors du spectacle à Trois-Rivières, le public pourra découvrir la contribution d’André Gingras, un Franco-Ontarien vivant à Amsterdam qui a chorégraphié … et comme si l’air allait s’embraser, un duo qui jumelle Savoie à Vincent Morelle. "Ça traite de la présence de la violence dans la société, explique Savoie. C’est une chose dont on n’aime pas beaucoup parler – on a vu tout le débat autour du film Polytechnique -, mais on a étudié le phénomène pour voir ce qui habitait les gens qui en viennent à poser des actes radicaux…"
Enfin, en complément de programme, les poètes trifluviens Sébastien Dulude, Dany "Naïd" Carpentier et Guy Marchamps tenteront d’exprimer en mots ce que la danse leur inspire.