Le Menteur : Comme il respire
Scène

Le Menteur : Comme il respire

C’est un Menteur dynamique, drôle et pétillant que met en scène Jacques Leblanc à la Bordée.

Dorante ment, avec ingéniosité, avec bonheur. Rentrant à Paris au terme de ses études, ébloui par la beauté de deux jeunes filles, il invente pour séduire, se défiler, mais parfois s’enferre… Intrigue pleine d’esprit, aux nombreux méandres et quiproquos, assaisonnée de mensonges: Le Menteur ravit, et révèle le sourire de Corneille.

Jacques Leblanc seconde avec espièglerie le grand auteur. Direction d’acteurs d’une grande vivacité, mise en scène inventive, au rythme impeccable, confèrent aux personnages et à cette folle histoire une fantaisie irrésistible. Jouant sur l’idée du faux-semblant, notamment dans le décor, le metteur en scène exploite la parodie, les anachronismes, la drôlerie des mimiques et des gestes. Si on frôle parfois une bouffonnerie qui détourne momentanément l’attention de très beaux passages du texte, l’effet est réussi: on rit, et beaucoup, devant les choix qui aèrent avec audace et vigueur ce classique déjà très drôle.

À cette humeur joyeuse de la mise en scène s’ajoute le jeu énergique d’une équipe enjouée, très juste, campant avec imagination des personnages colorés. Soulignons la présence, dans cette excellente distribution, de Roland Lepage, dans un rôle de père tout ce qu’il y a de plus attachant, de Christian Michaud, serviteur et, malgré lui, complice de Dorante, et de Nicola-Frank Vachon, se délectant avec son personnage du vertige de l’invention.

Franche énergie, humour tourbillonnant: voilà un spectacle tonique, réjouissant. Et tout à fait charmant.

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