Le mariage de Figaro : Le triomphe de l'amour
Scène

Le mariage de Figaro : Le triomphe de l’amour

En mettant en scène Le mariage de Figaro, Normand Chouinard donne vie à un coup de foudre de jeunesse.

Mettre en scène Le mariage de Figaro est un projet que Normand Chouinard caressait de longue date. "Cette pièce est un coup de foudre d’adolescence, explique-t-il. Je l’ai découverte pendant mon cours classique et je l’ai immédiatement adorée. Non seulement elle est très festive, mais elle est prémonitoire de la Révolution française."

Montée pour la première fois en 1784 après avoir subi de nombreuses censures, la pièce de Beaumarchais constitue en effet une critique acerbe des privilèges de la noblesse: "C’est une pièce sur l’abus de pouvoir et le harcèlement sexuel, choses qui existent toujours. Le public va certainement se reconnaître dans la lutte de Figaro et de Suzanne contre la tyrannie."

Alors que le valet Figaro (Emmanuel Bilodeau) est sur le point d’épouser la jeune Suzanne (Bénédicte Décary), son maître, le comte Almaviva (Normand D’Amour), entend bien se prévaloir du droit de cuissage accordé à la noblesse pour la conduire dans son lit avant ses noces. Mais ni la jeune femme, ni Figaro, ni la comtesse (Violette Chauveau) ne l’entendent de cette oreille. Ils vont donc s’allier afin de déjouer les projets du comte.

"Figaro est un homme plein de ressources. Il a l’esprit et l’intelligence d’un maître, mais il est né serviteur. Comme la Révolution n’est pas encore faite, il se débrouille. Dans cette pièce, il est cependant confronté à ses propres limites. C’est la première fois qu’il est amoureux, et il en perd tous ses moyens. Ça, Emmanuel Bilodeau le rend parfaitement."

Impossible de mentionner la pièce de Beaumarchais sans que l’on pense immédiatement à l’opéra de Mozart, Les noces de Figaro, que le compositeur écrivit suite au succès remarquable de la comédie. "Tout le monde connaît les grands airs de l’opéra de Mozart, explique Chouinard, qui en est lui-même un fervent amateur. J’ai donc eu l’idée d’ouvrir une fenêtre et de laisser passer un courant d’air de Mozart, quelques notes qui se promènent."

Enthousiaste, Normand Chouinard conclut: "Je pense que la pièce est optimiste, pas béatement, mais plutôt avec conscience de notre propre force d’action. Je voudrais que les spectateurs quittent la salle avec la joie d’avoir assisté au triomphe de l’amour sur les injustices et les tyrannies."