Ladies et Gentlemen : Double jeu

Pour plusieurs, Antoine Vézina, c’est l’inoubliable David Gervais, directeur régional des Papiers Jennings dans la télésérie La Job. Pathétique et attachant, le personnage a permis au grand public de découvrir le génie comique du comédien. D’autres savent que Vézina est un improvisateur redoutable. Cette fois-ci, c’est dans les habits changeants de Jack Gable, un acteur sans malice, que notre homme a choisi de faire rire.

Dans Ladies et Gentlemen, une pièce de Ken Ludwig traduite, adaptée et mise en scène par Jean-Guy Legault, Jack, le personnage bonace de Vézina, est poussé par son collègue Léo (Stéphane Breton) à jouer le rôle de sa vie. "Léo a toujours des plans pas possibles, lance Vézina. Il entraîne continuellement Jack dans des situations douteuses. Jack, c’est le bon gars, celui qui finit toujours par dire oui, c’est-à-dire par se faire avoir. Il fait ça un peu par amour, peut-être. La relation de Jack et Léo fait clairement penser à celle qu’avaient Laurel et Hardy. C’est un inséparable duo de clowns."

Au coeur de l’aventure, qui se déroule dans les années 50, il y a donc deux acteurs shakespeariens que l’absence de travail pousse à la fraude. Afin de toucher une partie de l’héritage de Florence (Janine Sutto), une millionnaire qu’on croit toujours morte mais qui ne cesse de rebondir, le tandem devra faire ce qu’il fait le mieux: jouer la comédie.

On s’en doute, nos deux attachants escrocs devront, pour arriver à leurs fins, donner dans l’exploit. "La dame veut léguer sa fortune à deux de ses neveux, explique Vézina. Mais, rapidement, on comprend que c’est plutôt à ses nièces qu’elle destine son argent. Ce qui va, vous l’aurez compris, forcer les deux personnages à se travestir."

C’est ainsi que se met en branle un vaudeville aux mille et un rebondissements. "Ça prend des proportions gigantesques, révèle le comédien. Notamment parce que l’amour se mêle à tout ça." En effet, les deux garçons vont tomber amoureux des personnages incarnés par Marie-France Lambert et Valérie Blais, ce qui était loin d’être prévu dans leur plan initial.

"C’est essentiellement une histoire de rythme, conclut Vézina. Il y a des entrées, des sorties, de la danse, des références à La Nuit des rois de Shakespeare… C’est beaucoup de travail!"