Alex Perron : Le rire en rose

"C’est plus personnel que ce que je faisais avec Les Mecs comiques", affirme d’entrée de jeu Alex Perron à propos de son premier spectacle solo, Un gars c’t’un gars. "Quand t’es dans un groupe, tu partages la tâche, alors il y a des affaires qui te ressemblent plus, d’autres moins. Tandis que là, c’est juste moi, alors c’est sûr que ça prend ma couleur. En sortant du spectacle, les gens vont me connaître un peu plus… Mais c’est pas une thérapie, quand même!"

Ce ne sont pas les humoristes qui manquent au Québec, mais Perron se distingue en étant l’un des rares à être ouvertement gai. "Dans mon créneau, je suis pas mal tout seul, confirme-t-il. Mais je vais peut-être ouvrir la voie… On verra, dans les prochaines années, s’il y a un jeune humoriste gai qui va me pousser dans le dos!"

Bien que personne n’exige d’un Peter MacLeod qu’il affiche moins son hétérosexualité sur scène, Alex estime qu’il se devait de ne pas faire de son homosexualité le seul thème de son spectacle. "Il y a encore une certaine résistance… Le gars qui s’est fait traîner par sa blonde, lui, il faut que j’aille le gagner! Il y a des gens qui doivent se dire: "Oh mon Dieu, on s’en va-tu voir une heure et demie d’affaires de tapettes?" Ça fait partie de la game, au même titre que l’on peut se demander si Lise Dion ne va nous parler que de son poids ou si Jean-François Mercier va être le gros cave pendant une heure et demie. À partir du moment où ils sont dans la salle, c’est à toi de leur montrer que tu n’es pas que ça."

À en juger par la réponse des spectateurs depuis le début de sa tournée plus tôt cette année, l’humoriste de 37 ans, qui a notamment collaboré avec Martin Petit et Chantal Lamarre pour l’écriture et la mise en scène d’Un gars c’t’un gars, semble avoir remporté son pari: "Mon public est vraiment plus large que ce à quoi je m’attendais. Ça va de l’ado de 14 ans à la petite madame de 75 ans qui viennent me voir, et ils ont tous du fun!"

À voir si vous aimez /
Les Mecs comiques, Martin Petit