OFF.T.A. : Les pieds dans la marge
La troisième édition de l’OFF.T.A. nous ouvre une fenêtre sur ce que la relève en danse a de plus prometteur. Coup d’oeil sur les primeurs.
Fabienne Cabado
Photo : Catherine Gaudet
Singularité, audace et étrangeté sont les principales qualités qui ont présidé au choix de la programmation danse de l’OFF.T.A. En dehors de Manon Oligny, qui présente une déclinaison de L’Écurie, et de Martin Bélanger, qui ouvre les portes du laboratoire de sa prochaine création solo, c’est le talent de la jeune relève qui est mis de l’avant.
"Nous avons programmé certaines oeuvres qui n’ont pas été assez diffusées, mais nous avons aussi pris des risques en donnant des cartes blanches à des artistes qui nous ont impressionnées par la qualité de leur travail et pour qui nous avons eu des coups de coeur", lance Katya Montaignac, l’une des deux conseillères en danse du festival.
Ainsi, nous aurons la joie de découvrir Sourire forcé, un work in progress où Catherine Gaudet, habile chorégraphe de la psyché humaine, nous balade entre rire et malaise en mettant en mouvement les petites névroses du quotidien. Connu comme interprète-performeur, Stephen Thompson est, selon Montaignac, un talentueux créateur à la croisée de Benoît Lachambre et de George Stamos. Il se joint à une danseuse et à un vidéaste pour nous faire la surprise de *You aRe HERE.
Karine Denault offre aussi une primeur avec l’intégrale de Not I & Other où le solo vu à Tangente est devenu un duo avec le musicien-performeur Alexandre St-Onge, "une présence aussi hallucinante que l’environnement sonore dont il nous enveloppe", assure la programmatrice. Enfin, Andrew Tay, Sasha Kleinplatz, Thea Patterson et Annabelle Savard présentent Wish You Were Here, une série de duos composés à partir d’une même oeuvre musicale.
Au chapitre des performances, Andrew Turner et Milan Gervais nous invitent dans un stationnement pour se livrer à une Auto-Fiction pour deux danseurs et une voiture. Quant à la série Mix Off, elle provoque la rencontre de la performeuse Sylvie Cotton et du chorégraphe Victor Quijada accompagné d’Anne Plamondon. Déjà présenté mais de façon confidentielle, Little Bang Theory réunit pour la soirée de clôture deux danseuses, dont Hanako Hoshimi-Caines, et cinq musiciens, dont Lhasa de Sela. "J’aime que ce ne soit pas une illustration des chansons mais que la matière des chansons donne des capsules de danse abstraite assez physique", conclut Montaignac.