19e Festival Fringe de Montréal : Danses contemporaines
Le 19e Festival Fringe de Montréal propose une douzaine de spectacles intégrant de la danse. La moitié d’entre eux sont des créations montréalaises.
Fabienne Cabado
Difficile de s’avancer en termes de valeurs sûres quand vient le temps de dépiauter la très touffue programmation du Fringe. À première vue, la tendance en danse est aux spectacles de longue durée et au délire contrôlé avec des propositions hardies qui ne flirtent pas nécessairement avec le trash caractérisant ce festival de la marge. Réservé aux adultes, le spectacle du collectif queer londonien PanicLab s’annonce comme le plus dérangeant avec ses scènes de nudité et son langage sexuel explicite. Pour le reste, on semble plutôt miser sur le plaisir et les délires bon enfant que sur le hard et la provocation.
Par exemple, les 10 danseurs de Dance Animal se donnent la mission de répandre joie et dynamisme en écorchant au passage des clichés de la danse contemporaine tandis que les trois interprètes d’Inertia Productions nous invitent à fêter notre non-anniversaire dans une douce folie kitsch. Parmi les autres compagnies montréalaises, Danse OSupa, récipiendaire du Prix de l’esprit Fringe 2008, a été invitée à venir présenter un duo athlétique et audacieux et le collectif Wants&Needs fête les cinq ans de son truculent Piss in the Pool au Bain Saint-Michel. Et tandis que les quatre danseuses de KT Collectif osent une critique psychosociale en comparant l’humain à un citron pressé, le trio féminin de Bordels Associés nous fait chausser les lunettes de la jeune vingtaine et Mandoline Hybride conjugue danse, théâtre, musique et vidéo. Notons au passage la performance d’une contorsionniste et d’un musicien proposée par Nadère Cirque et la reprise du spectacle du P.I.Q.U.A.N.T. présenté à l’OFF.T.A.
Des Canadiens d’autres provinces y vont également de propositions intéressantes. The Lightbox Project joue avec trois emblèmes de la culture albertaine et l’humoriste torontois de Dancycle use de son corps de manière remarquable dans ce qu’il présente comme une "visual-dance-comedy". Les autres créations en danse sont états-uniennes. Primée au Fringe de San Francisco, la compagnie de danse-théâtre inFluxdance nous revient avec le trio DreamCatchers et Present State Mouvement nous offre une performance solo multimédia racontant l’histoire d’une fille aveugle et d’un vieux funambule. De quoi satisfaire les appétits des insatiables et des simples curieux.