Éonnagata : À la recherche de la moitié perdue
Scène

Éonnagata : À la recherche de la moitié perdue

Les Grecs croyaient qu’à l’origine, les hommes étaient constitués de deux corps soudés l’un à l’autre, avant que Zeus ne les foudroie et les sépare en deux sexes. Une idée évoquée par Éonnagata, qui raconte, au fil de divers tableaux parfois inégaux amalgamant théâtre et danse, la vie du chevalier d’Éon, espion français du 18e siècle ayant usé de l’art du travestissement, dont on ne sut jamais vraiment s’il fut homme ou femme. Une dualité incarnée par le triangle au sexe interchangeable que forment la sublime danseuse Sylvie Guillem, le chorégraphe Russell Maliphant et Robert Lepage, qui s’adonne pour l’occasion honnêtement à la danse. Jeu de miroirs où les éventails répondent aux armes et où le drame côtoie l’humour et le mystère, la pièce, visuellement magnifique, est un véritable kaléidoscope qui nous entraîne, fascinés, au coeur de ce flou originel.