L’Écho d’un fleuve : Vie de quartier
Réunissant près de 150 artistes de diverses disciplines, la deuxième édition de L’Écho d’un fleuve donne à voir les rues et les ruelles du Centre-Sud sous un tout nouveau jour.
Le Péristyle Nomade "mobilise artistes et créateurs pour réaliser des oeuvres qui revalorisent et alimentent les rouages de nos villes et de nos communautés". La compagnie, issue du théâtre de rue, est de retour pour une deuxième année avec L’Écho d’un fleuve, un événement d’art urbain qui fait de l’espace public du quartier Centre-Sud une captivante toile de fond. L’objectif ultime: transformer le quotidien en un théâtre éphémère à coup de parcours, de performances, d’installations, d’ateliers, d’oeuvres interactives, de musique et de cabaret. Tout cela en favorisant la rencontre et le dialogue avec la communauté.
"On a deux types de projets, explique Catherine Lalonde, directrice artistique du Péristyle Nomade. Le premier, c’est l’infiltration, pour susciter la curiosité, parfois par des interventions inattendues sur le coin de la rue et parfois aussi par des interventions relationnelles franches. Le second pôle, c’est l’événement grand public, avec fermeture de rues, comme L’Écho d’un fleuve. Dans les deux cas, on travaille dans l’espace public, donc en constante relation avec les organismes du quartier, pour créer des oeuvres éphémères ou durables."
JETER DES PONTS
Les trois jours de l’activité nous permettent de découvrir les artistes les plus divers. Issus de la danse, du théâtre ou encore du spoken word, ils n’hésitent pas à croiser le fer. "L’idée, précise Catherine Lalonde, c’est de rassembler un groupe d’artistes interdisciplinaires et de leur demander de se laisser inspirer par l’espace. À certains, on demande carrément d’adapter leur performance habituelle à ce lieu-là."
La directrice artistique de L’Écho d’un fleuve semble bien déterminée à nous faire voir autrement le pôle Frontenac, souvent perçu comme la section glauque du quartier Centre-Sud. "C’est une question de perception. Le site, au cours de la dernière année, on doit l’avoir marché une centaine de fois avec les artistes, pour s’en imprégner. Il faut aussi dire qu’on connaît une bonne partie des gens et de l’histoire du quartier. Pour refléter ça, il va y avoir un sentier de 20 000 cailloux jusqu’au fleuve (Geneviève L. Blais et Natasha P) et une visite organisée par l’historien de l’Écomusée du fier monde. Il va aussi y avoir des vestes audio-portables (Yannick Guéguen et Édith Normandeau) qui permettent de découvrir l’identité sonore du quartier."
EN TROIS TEMPS
Le vendredi, de 19h à 22h, sur la rue La Rivière, entre Parthenais et Harmony, autrement dit au nord de l’usine Grover, c’est la soirée d’ouverture. "On s’est laissé inspirer par la nouvelle ruelle verte, lance Lalonde. À travers les installations, on exprime notre désir de rendre ce lieu accessible à tous. On est aussi allé proposer à des artistes associés à l’usine Grover, comme Nicolas Bernier, de se joindre à nous. Il va y avoir des projections vidéo et de la musique faite avec des jouets. Maya Kuroki et Tomomi Morimoto vont danser et jouer de la guitare."
Le samedi, de 12h à 19h, sur la rue Dufresne (coin Ontario Est), sur la place Dufresne et dans la cour arrière de la coop Touski, c’est la grande journée. "Il va y avoir un village en carton, un atelier de transformation éco-design, du conte, de la danse invisible et un cabaret animé par Alexis O’Hara et mettant notamment en vedette Diane Labrosse et Catherine Tardif. En fait, il y en a pour tout le monde, des trucs plus expérimentaux et d’autres tout à fait accessibles." Le dimanche, de 13h à 16h, il y aura un grand déambulatoire sur la rue Ontario, accompagné des tambours de Kumpa’nia, de quelques oeuvres mobiles, de vélos, de pigeons voyageurs et autres barbecues roulants! Ne ratez pas cette originale procession.