Chicago : Du jazz et des femmes
Scène

Chicago : Du jazz et des femmes

La rue Elgin prend des allures de Broadway Boulevard: la revue musicale Chicago arrive avec ses robustes chanteuses, son strass, ses paillettes, and all that jazz! Rencontre avec la Velma de l’histoire.

La Montréalaise Terra MacLeod a toujours rêvé de chanter sur Broadway. Elle était toute jeune qu’elle formulait déjà ce souhait à voix haute. Ayant complété ses études à l’American Musical and Dance Academy de New York, la chanteuse se souvient sans mal de son premier Chicago… "C’était en 1999, pendant le temps des Fêtes. J’avais mis la main sur des billets impossibles à trouver. J’ai même pris une photo avec le Marquis de la production. J’ai encore le programme et le billet de cette soirée." The rest is history. Après avoir endossé quelques rôles à New York et à Vancouver, Terra MacLeod décroche en 2003 celui de la brune Velma dans la version québécoise de Chicago, qui connaîtra un succès fulgurant dans sa ville natale et dans la Ville lumière. Des producteurs de Broadway la voient à l’oeuvre et lui proposent ensuite le rôle pour la version américaine du musical tiré du livre de Fred Ebb et Bob Fosse, sur une musique de John Kander.

Disposant de grands moyens, la production gagnante de six Tony Awards privilégie néanmoins une économie de moyens. "Le spectacle est très simple, brut. Il n’y a pas beaucoup de décors, pas de changements de costumes, c’est nous qui livrons l’histoire avec la musique et la danse. Nous sommes tout en noir, les lumières sont fantastiques. C’est une histoire de vaudeville très visuelle, racontée dans une facture intime", atteste l’artiste avec une flamme dans la voix.

Le rôle qu’on lui a confié, lui, est plus grand que nature. "Velma est une battante, une survivante. C’est une femme qui a vécu beaucoup de choses. Et même quand elle a épuisé toutes ses ressources, elle trouve encore de l’espoir", explique celle qui se plaît à explorer les différents niveaux de ce personnage emprisonné après avoir tué son mari et la maîtresse de celui-ci. En prison, Velma entretient une relation d’amour-haine avec Roxie, qui écope pour le meurtre de son amant. "Véronic DiCaire a été ma première Roxie, alors personne ne peut égaler ça! Nous sommes d’ailleurs toujours en contact, tous les membres de la production québécoise", raconte Terra MacLeod, qui se dit très énergisée par l’équipe de tournée actuelle, sa "famille de la route" avec laquelle elle tourne depuis six ans.

En ce qui a trait à la magie du spectacle culte, joué à 16 000 reprises depuis sa création en 1975 (et recréé en 1996), la Velma du Québec suppose: "Les histoires de corruption, de meurtre, d’adultère, de commérages, d’argent ont toujours eu l’heur de plaire, peu importe le milieu, le bagage individuel. Au fond, Chicago se moque du traitement médiatique de pareilles histoires."

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