Marie Béland : Parc d'attractions
Scène

Marie Béland : Parc d’attractions

Marie Béland revient pour une deuxième année occuper les abords du Théâtre de Verdure avec le projet d’architecture chorégraphique intitulé Les Précédents. À voir dans les deux heures précédant les spectacles.

On la connaît beaucoup pour son implication dans les divers projets de danse in situ dont La 2e Porte à Gauche nous gratifie régulièrement, mais c’est avec Maribé – sors de ce corps, sa propre compagnie, que Marie Béland occupe le parc La Fontaine pendant une partie de l’été. "Ce qui me motive dans la création en général, c’est le rapport au public, affirme-t-elle. Et là, il est très particulier: les gens n’ont pas été conviés, la durée de leur regard varie de trois secondes à deux heures, et ils peuvent regarder de n’importe quel angle, à n’importe quelle distance et avec une grande liberté."

L’idée de la jeune chorégraphe est de révéler le parc en exaltant les lignes de force de son architecture naturelle et les mouvements de la faune disparate qui l’habite: passants, cyclistes, oiseaux… Pour ce faire, cinq danseurs et un musicien se fondent dans le décor et créent, deux heures durant, des tableaux plus ou moins statiques. "J’ai travaillé sur le principe des plans cinématographiques en disposant les interprètes à diverses distances dans l’espace, explique Béland. Par exemple, ils peuvent être collés sur une pierre ou autour d’un lampadaire et c’est cet objet qui devient le centre d’attention de ce qu’on est en train de bâtir. Ou alors ils s’étalent sur un quart de kilomètre, le long d’une allée, et le tableau global s’apprécie en plan très large."

Adoptant une gestuelle plus proche du mouvement quotidien que de la danse formelle, les interprètes misent sur la force de leur présence et de leur regard. À l’écoute attentive de leurs partenaires et de la vie dans le parc, ils se laissent inspirer par ses mouvements pour créer leurs tableaux. Leurs consignes de base sont claires mais la succession des séquences et la façon dont elles s’enchaînent se décident en direct, à l’initiative de l’un ou l’autre des artistes. Et quand un spectateur vient leur adresser la parole, le dialogue s’impose.

"Le commentaire le plus fréquent porte sur l’aspect zen du projet. Les gens disent que c’est reposant de voir qu’on cherche à créer de l’harmonie et de l’uniformité dans le chaos du parc", raconte Béland qui animera, les 19 juillet, 2 août et 9 août, de 14 h à 15 h, des ateliers dominicaux pour faire vivre l’expérience au grand public en compagnie de trois interprètes, dont le musicien. Une activité estivale des plus alléchantes.

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LA DANSE AU PARC

Cet été, en dehors de Marie Béland, c’est l’Argentine qui ouvre le bal au Théâtre de Verdure avec un duo de tango acrobatique et les cinq musiciens de Tangwork Companie/Electronic Tango Buenos Aires. Des habitués prennent le relais. D’abord, Estelle Clareton, avec la reprise par Montréal Danse de son intense et dynamique FURIES Alpha 1/24 (The Monsters Within). Le Jeune Ballet du Québec suit avec des chorégraphies d’Hélène Blackburn, Mario Radacovsky, Frédéric Tavernini ainsi que de Kristen Cere et François Chirpaz. Louise Bédard déploie ensuite le décor pictural d’Enfin vous zestes, qui devrait se marier à merveille avec cette scène extérieure. Et puis le festival de musique et de danse traditionnelles La Grande Rencontre clôt la programmation.