Dexter Bullard : Un monde de rêves
Scène

Dexter Bullard : Un monde de rêves

Le Festival Juste pour rire accueille Rêverie, une revue comique sans paroles mise en scène par l’États-Unien Dexter Bullard et produite par la compagnie The Second City.

Figure majeure dans le monde états-unien de la comédie, la compagnie The Second City – qui a formé de nombreux humoristes de renom dont Mike Myers, Bill Murray, Tina Fey, Bonnie Hunt et Steve Carell – a plutôt l’habitude de proposer des spectacles satiriques à saveur sociopolitique où les mots ont une importance capitale. Rêverie constitue donc un tout nouvel exercice pour ces créateurs établis à Chicago. "Cela faisait environ 5 ans que cette idée était dans l’air, explique Dexter Bullard, qui a réalisé de nombreuses mises en scène pour l’organisation depuis 1996. Nous voulions créer un spectacle où on exprimerait les situations d’une manière non dépendante du langage, où on explorerait ce qui est drôle dans ce que les gens font plutôt que dans ce qu’ils disent."

Le point de départ de ce que Bullard décrit comme une "comédie à sketches physique", c’est une réunion d’affaires dont les participants rêvent de s’échapper. "Dans l’environnement économique actuel, avec les difficiles décisions que nous avons à prendre, il semblait qu’une réunion d’affaires était l’endroit parfait où se mettre à rêver éveillé, pour se déconnecter de la réalité. Ainsi, la salle de réunion, tout ennuyeuse qu’elle soit, devient-elle un endroit fantastique." Dans le rêve, toutes les fantaisies sont permises – qu’elles soient sexuelles, romantiques ou névrotiques – et les contraintes de lieux sont inexistantes. Durant le spectacle, on passera ainsi d’un cabinet médical à une piste de bobsleigh ou à un tournoi de ping-pong. Sur scène, pas de décor: c’est le seul talent des performeurs – Frank Caeti, Emmanuelle Delpech-Ramey, Lauren Dowden, Dean Evans, Laura Grey, Anthony Irons – qui nous indiquera dans quel lieu on se trouve.

"Ce dont il est question dans Rêverie, explique Bullard, c’est d’exercer son imagination. On a seulement six personnes dans ce bureau, mais elles nous emmènent partout et peuvent elles-mêmes se transformer. Certains rêves sont franchement surréalistes, comme seuls les rêves peuvent l’être." Ajoutons qu’un environnement sonore sera aussi créé en direct au moyen d’un clavier, d’une guitare et de sons préenregistrés. "Sur le plan sonore, on peut tout imaginer. Le musicien Trey Stone a une installation qui lui permet de changer complètement de ton s’il le souhaite. Par exemple, le son du clavier peut devenir celui du verre brisé."

L’objectif affiché de ce spectacle, créé à partir d’improvisations et de morceaux d’archives de la compagnie The Second City? Nous faire rire! "Toutes les situations sont comiques et visent à nous amener ensemble à prendre conscience de nos travers. Dans le monde actuel, l’imagination est à la fois une solution aux problèmes rencontrés et une échappatoire à l’anxiété et à la peur. La chose la plus importante pour moi était que le spectacle surprenne le public même avec des éléments très simples. Cela donne une forme de théâtre très plastique, sculpturale, qui évolue à un rythme continu."

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