Les Aventures de Lagardère : Faire mouche
Scène

Les Aventures de Lagardère : Faire mouche

Avec Les Aventures de Lagardère, l’équipe de La Roulotte captive les enfants, mais peut-être plus encore les adultes.

Depuis sa publication en 1858, Le Bossu a été adapté maintes fois et sous plusieurs formes. Au cinéma, Jean Marais a incarné le courageux Lagardère en 1960 et Daniel Auteuil, en 1997. Histoire de désir et de vengeance, le roman-feuilleton de Paul Féval est riche en rebondissements, en quiproquos et en escrime. Pour La Roulotte, une compagnie qui ratisse les parcs de l’île de Montréal depuis 1952, la matière était toute désignée. En alliant le registre épique aux ressorts de la commedia dell’arte, Frédéric Bélanger fait mouche, une fois de plus.

L’intrigue évoque sans contredit Les Trois Mousquetaires et Le Comte de Monte-Cristo. Pour faire court, disons que pour venger l’honneur du duc de Nevers, son mentor assassiné, le chevalier de Lagardère (Alexandre Landry) doit démontrer publiquement l’infamie du prince de Gonzague (Patrick Dupuis). Dans son entreprise, le héros est appuyé et gêné par une galerie de personnages colorés (Stéphanie Massicotte-Germain, Alice Pascual et Francis-William Rhéaume) dont l’interprétation s’appuie souvent sur les masques et les archétypes de la commedia dell’arte.

On savait déjà que Bélanger avait un don pour l’adaptation, mais cette fois, c’est particulièrement ingénieux. Quelle bonne idée que de faire jouer l’histoire de Lagardère par la troupe de comédiens espagnols qui l’a accueilli et formé il y a des années, bien avant que le chevalier ne devienne légendaire. En plus de permettre de résumer adroitement des pans entiers du récit, le procédé ajoute de l’humour, de la dérision, énonce franchement la théâtralité de l’entreprise et, par le fait même, rend un hommage senti au théâtre forain.

Truffée de duels, multipliant les entrées et les sorties, la représentation est réglée au quart de tour. Avec ses toiles peintes, ses voiles, ses portes invisibles et son castelet incrusté, le décor de Loïc Lacroix Hoy est beau et utile. Les dialogues sont savoureux, plus subtils que ce à quoi La Roulotte nous a habitués. En somme, ce spectacle pourrait bien avoir plus de succès auprès des adultes que des enfants.

Jusqu’au 20 août
Dans les parcs de la ville de Montréal
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