Les Grandes Gueules : Délires d’initiés
Que vous soyez initiés ou non, Les Grandes Gueules – GG pour les intimes – vous ouvrent à nouveau les portes de leur cabaret où cohabite un véritable bazar d’hilarants personnages.
Cela fait bientôt un an que Les Grandes Gueules enfilent leurs habits des grands soirs et montent sur les plus belles scènes du Québec. José Gaudet et Mario Tessier y livrent Complices, le spectacle qui fait suite à une ère de délirante domination radiophonique orchestrée par ce duo d’humoristes. C’est environ 125 shows qu’ils auront dans le corps lorsqu’ils remonteront sur les planches du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke, où ils ont triomphé l’automne dernier.
"On anticipait beaucoup les premières médiatiques, lance Mario. À 99 %, les critiques ont été super bonnes, entre autres ici à Sherbrooke. Après avoir mis un an de notre vie dans la préparation de ce projet, avec Lise Dion à la mise en scène, ça nous a rendus bien fiers. On a un show qui suit une belle courbe, qui va dans bien des zones." Le défi était énorme, soit à l’image des exagérations de leurs personnages. Il fallait satisfaire le public de la première heure, car c’est lui qui a fait du duo un incontournable de l’humour québécois – "On est très chanceux d’avoir un tel bassin de fidèles", ajoute Mario -, puis en même temps, amener de nouvelles personnes à le découvrir.
Cette volonté d’être le plus rassembleur possible a guidé le projet. "C’est un show de transition, explique José. On n’a plus la même mentalité qu’à l’époque de nos débuts à la radio. Je disais des choses que je ne dirais pas aujourd’hui." Ainsi, si vous pensez que Les Grandes Gueules versent dans la vulgarité, il est temps de réviser votre opinion des deux lascars. "On est très grand public, affirme Mario. Notre humour sur scène, c’est de la variété, du cabaret des années 2000."
Au programme, pas de danseuses de french cancan, mais les populaires personnages des Grandes Gueules. Plusieurs ont réussi leur passage de la radio à la scène, même que certains d’entre eux trouvent une toute nouvelle résonance sur scène, une deuxième vie: Jocelyne, Ti-Rouge, Enrique – "C’est une parodie, mais ça passe très bien", précise José -, Armand, Robert, Thunder…
Au-delà des personnages de mieux en mieux campés, le show a évolué de manière évidente, selon José: "Au début, on s’est concentrés à bien livrer le show. À un moment donné, avec l’assurance, on a retrouvé notre folie, notre complicité. On se donne le droit de s’amuser un peu plus." Cette évolution passe également par des numéros de jeu qui ne permettent pas aux GG de décrocher comme ils en ont l’habitude. Justement, on risque de les voir jouer la comédie davantage, que ce soit à la télévision ou au cinéma, car les deux humoristes s’amusent ferme sur les plateaux de tournage, même si le syndrome de l’imposteur rôde toujours. Difficile d’y échapper.
PAS SI CAVES QUE ÇA
Il y a une drôle de dichotomie chez Les Grandes Gueules. Ils peuvent être caves comme quiconque, mais ils ont aussi la réputation d’être des travailleurs acharnés. Mario le confirme: "On travaille sérieusement pour ne pas se prendre au sérieux. Ça résume bien ce qu’on fait." José renchérit: "Des fois, il faut travailler fort pour être cave! Autant on est capables d’être cabotins, clowns et vaudeville, autant on peut faire les choses avec le plus de classe possible. C’est ce qu’on aime tant de nos idoles de toujours, Dean Martin et Jerry Lewis. Pour eux, faire du show-business, ça impliquait ces deux dimensions." Mario reprend la puck: "Olivier Guimond, Gilles Latulippe… Ça leur a tous pris de la rigueur. Ce sont de grands artistes."
Autre marque de commerce des Grandes Gueules: rire la joke de l’autre. Spasme nerveux ou stratégie de marketing? "Il n’y a rien de réfléchi dans notre affaire. C’est un de nos défauts: on se trouve drôles!" affirme Mario avant de rigoler en choeur avec José.
À voir si vous aimez /
Les personnages de l’époque radiophonique des GG, Lise Dion