Théâtre 100 masques : Intemporels
Scène

Théâtre 100 masques : Intemporels

Le Théâtre 100 masques, pour fêter son 10e anniversaire, redonne vie à Sganarelle, médecin malgré lui et dindon de la farce depuis le 17e siècle.

Le mois de juillet 2009 marque un tournant pour le Théâtre 100 masques: celui de son 10e anniversaire. Une décennie de passion de la scène, des années d’amour du jeu, voilà qui engendre une maturité promettant des réalisations futures d’une qualité nourrie par l’expérience et le savoir-faire. Et comme cette compagnie théâtrale saguenéenne se devait de souligner cet événement mémorable, le directeur artistique Dario Larouche, secondé par Jessyka Maltais Jean, a fait appel au metteur en scène Christian Ouellet pour monter Le Médecin malgré lui du légendaire Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière. Plusieurs comédiens professionnels, soit Jérémie Desbiens, Martin Giguère (Clowns noirs), Émilie Jean, Alexandre Larouche, Marc-André Perrier, Mélanie Potvin et Pierre Tremblay, qui ont joué pour la troupe depuis ses débuts, incarneront Sganarelle, Martine, Géronte, Lucinde et tous les autres personnages bien connus du Médecin malgré lui. Cette courte pièce drôle, qui avec Le Tartuffe a été la plus représentée jusqu’à nos jours, se démarque par ses acrobaties verbales et gestuelles ainsi que par son humour bouffon. Comme l’affirme Christian Ouellet, "cette farce veut avant toute chose amuser et divertir, c’est cela qu’il faut retenir, avec comme toile de fond la campagne et une fille à marier". La saison estivale s’avère idéale pour offrir ce type de spectacle: légère, cocasse et rafraîchissante, cette comédie classique diffusera un souffle rieur sur les chaudes et envoûtantes soirées d’été.

C’est sous le signe du burlesque que Christian Ouellet a conçu sa mise en scène "néo-baroque-folklorico-Nouvelle-France". Le but de son travail n’était pas de reproduire historiquement cette comédie jouée pour la première fois en août 1666: "On n’essaie pas de représenter quelque chose d’époque, on est dans l’évocation, l’imagination." Grâce à des toiles peintes en guise de cadres de scène, à des costumes agrémentés de fourrure et à une trame sonore aux accents folkloriques, Ouellet a voulu donner une résonance québécoise au texte original, présenté intégralement. Pour lui, il s’agit d’une occasion de mettre en valeur cette pièce aux répliques pleines de finesse et d’esprit. Par ailleurs, d’après Ouellet, la critique de la médecine que sous-entendent les dialogues de Molière est encore d’actualité: "Molière semble rire avec nous, il nous trouve cachés en chacun de ses personnages, pour une raison ou pour une autre. Nous sommes des paysans d’une confiance presque aveugle envers les médecins, quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, quoi qu’on mange." Malgré le temps qui a passé depuis sa création, Le Médecin malgré lui reste un "mauzuss de bon sketch", une composition intemporelle. Chaque soir de représentation, un prologue, savant assemblage de différentes pièces de Molière concocté par Dario Larouche, introduira ce chef-d’oeuvre. Néophytes et grands connaisseurs pourront donc s’abandonner à la magie du théâtre en étant guidés par la fantaisie intelligente du Théâtre 100 masques.

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Les adaptations de pièces classiques, les productions du Théâtre 100 masques