Crazy Smooth : Danseur philosophe
Scène

Crazy Smooth : Danseur philosophe

Le b-boy gatinois Crazy Smooth a reçu hâtivement l’appel de la danse de rue et s’évertue aujourd’hui à transmettre sa fièvre à la génération montante.

"Danser pour s’exprimer et non pour impressionner", voilà le mantra qu’a articulé le b-boy Crazy Smooth (Yvon Soglo de son vrai nom) pour définir son approche. Le danseur de rue gatinois, qui a travaillé comme instructeur auprès du Cirque du Soleil (La Nouba Show) et qui compte à sa feuille de route des spectacles au festival de jazz de Nancy, est effectivement reconnu au Canada et à l’étranger pour ses talents de pédagogue. Son apprentissage, il ne le doit pourtant à aucune institution, mais bien à de grands maîtres ayant croisé sa route. "En 2005, alors que j’habitais New York, j’ai eu une bourse du Conseil des Arts du Canada", raconte le premier b-boy à avoir reçu une pleine subvention. "Dans cette discipline, les études, elles correspondent plutôt à être dans le milieu. Comme la culture est jeune, plusieurs pionniers sont encore vivants. J’avais l’opportunité d’aller à leur rencontre." Parmi ceux-ci, Kwon (Swift Kids), qui l’aida à cheminer vers la philosophie qui dicte aujourd’hui sa pratique. "C’est mon gourou. Dans mes recherches, j’ai toujours cherché à identifier le feeling que je ressentais en dansant et que je reconnaissais aussi chez l’autre. Kwon m’a aidé à comprendre et à définir cette sensation lors nos entraînements one on one."

À son retour de la Grosse Pomme en 2005, Crazy Smooth fonde sa propre compagnie en lui donnant le nom qu’il avait trouvé pour qualifier son concept: Bboyizm. "La substance abstraite qui mesure l’excellence d’un danseur, qui fait en sorte que ce ne sont pas juste des mouvements qu’il exécute, mais une expression, qu’il dégage quelque chose, c’est le "izm"! Et comme je suis un b-boy, j’ai inventé Bboyizm", déclare le danseur, en citant son fameux mantra.

Membre actif du Canadian Floor Masters (CFM), Crazy Smooth enseigne son art à l’Université Carleton et dans les écoles de danse, en plus de prendre part à divers événements sur la planète hip-hop. Après une participation à Hip Hop 360 en 2007 au sein de CFM, le danseur-chorégraphe récidive avec son crew, répondant à la commande de montrer comment les formes de b-boy/b-girl peuvent se prêter à une scène plus traditionnelle. "C’est davantage un défi ici au Canada de mettre ce qu’on fait sur scène et de ne pas le dénaturer. La thématique "De la rue à la scène" propose cela. Le but étant d’amener ce spectacle au programme régulier du Festival Danse Canada à l’été 2010", explique Crazy Smooth, qui a agi à titre de conseiller artistique auprès du festival.

Huit de ses danseurs présenteront une pièce de dix minutes qu’il avait créée à l’occasion de la Journée internationale contre le racisme. "La pièce contient ce message que la musique, la danse, n’a pas de couleur. C’est un langage que tout le monde comprend. Il y a d’ailleurs différentes nationalités dans mon groupe."

La compagnie vancouvéroise 605 Collective et la formation torontoise F.A.M. font aussi partie du spectacle en salle de Hip Hop 360. La troisième édition, du 23 au 26 juillet, propose également des ateliers de développement, des ateliers de maître, des spectacles extérieurs, une soirée cinéma, ainsi que le festival House of PainT – qui réunit graffiteurs, break dancers et DJ au parc Brewer le 25 juillet. Info: www.canadadance.ca

À voir si vous aimez /
Canadian Floor Masters