Biennale Zones théâtrales : Les arrondissements
Scène

Biennale Zones théâtrales : Les arrondissements

La biennale Zones théâtrales nous revient dans une formule plus courte, musclée et habilement construite. Tour d’horizon avec son directeur artistique, Paul Lefebvre.

La biennale Zones théâtrales, qui relevait auparavant du département du Théâtre français du Centre national des Arts (CNA) sous le règne de Denis Marleau, évolue désormais strictement sous la houlette du Centre et a été reconfigurée autour de 6 jours de festivités (plutôt que les 11 jours antérieurs). Qu’à cela ne tienne, le directeur artistique Paul Lefebvre a sillonné ces derniers mois la francophonie canadienne à la recherche de productions "qui portent artistiquement une parole", des spectacles ayant un je-ne-sais-quoi, pour concocter l’édition 2009. "Ce qui est toujours fascinant lorsqu’on termine une programmation, c’est de se rendre compte que l’ensemble des pièces portent quelque chose qui est plus fort et plus riche que leur simple addition. Chacun des spectacles se retrouve à correspondre avec les autres. J’aime laisser la thématique apparaître d’elle-même", souligne-t-il.

Cela a résulté en un corpus de sept productions: des poids lourds ouvrent et ferment la biennale, trois solos les entrecoupent – avec pour dénominateur commun "un personnage dont les repères se sont effacés" -, sans compter deux spectacles flottants… Les deux bombes? En ouverture: Nature morte dans un fossé de l’Italien Fausto Paravidino nous arrive du Théâtre l’Escaouette de Moncton, en coproduction avec le Théâtre Blanc de Québec. Christian Lapointe signe la mise en scène de cette pièce "tour à tour poignante et hilarante" traduite par Paul Lefebvre.

En fermeture: la production Une maison face au nord de Jean-Rock Gaudreault, dont le projet a vu le jour à Zones. Paul Lefebvre, qui avait mis le texte en lecture à Zones 2007, raconte: "À la fin, tout le monde était debout, certains pleuraient. En dedans d’une demi-heure, il y a eu une entente de coproduction entre le Théâtre La Rubrique (Saguenay), celui du Tandem (Rouyn-Noranda) et le Théâtre français de Toronto! C’est vraiment une pièce de région, elle a un rapport au territoire très différent du rapport au territoire urbain."

Entre cela, les solos: Bob va à la mer de Daniel MacIvor (trad. Anick Léger) nous arrive du Théâtre du Nouvel-Ontario (Sudbury) dans une mise en scène de Geneviève Pineault et défendu par une comédienne méconnue "renversante", Sandy Fortier; Comment on dit ça "t’es mort" en anglais?, un spectacle – "magnifique visuellement, où rien n’est laissé au hasard" – que Louise Naubert a construit à partir des proses de Claude Guilman, interprété par Bernard Meney (Théâtre La Tangente de Toronto); et Rearview, écrit et interprété par Gilles Poulin-Denis, dans une production La Troupe du Jour (Edmonton) mise en scène par Philippe Lambert.

L’écrin renferme aussi deux perles isolées mais précieuses: le conte initiatique Le Grand Voyage de Petit Rocher de Robert Bellefeuille et Chantal Lavallée (Théâtre de la Vieille 17) et Projet-Rideau, un parcours théâtral à travers le centre-ville d’Ottawa comptant six courtes pièces d’auteurs de la région. Mais attention, entrer dans la "zone" comprend aussi des arrêts dans la zone de construction avec lectures et "Chantiers" (productions en cours de création), ainsi que dans la zone de libre-échange où prennent forme ateliers et discussions d’après-première, sans compter la zone de ralliement (bistro de La Nouvelle Scène), où se tiendront les rassemblements de fin de soirée, mais aussi les 5 à 7 animés (table ronde sur le développement dramaturgique, conférence de Mariette Théberge, remises de prix, lectures…). Horaire complet et blogue de Paul Lefebvre au www.zonestheatrales.ca.