Transatlantique Montréal : Mise en lumière
Scène

Transatlantique Montréal : Mise en lumière

Avec 30 événements prévus en 18 jours, la 7e édition du festival Transatlantique Montréal est plus riche que jamais. Le point sur la programmation avec son directeur artistique et général Rafik Sabbagh.

D’abord limité à Hochelaga-Maisonneuve, Transatlantique Montréal s’étend aujourd’hui dans huit quartiers et propose trois programmes de films de danse, quatre expos et deux ateliers (danse africaine et cinéma), en plus des performances extérieures et des spectacles en salle souvent agrémentés de rencontres avec les artistes. "Ça m’a pris des années pour arriver à ce résultat, et ce qui me plaît plus particulièrement, c’est de mettre en lumière certains artistes de la relève, commente Rafik Sabbagh. Et cette année, ce qui est fantastique, c’est que j’envoie deux artistes à Vancouver et une partie de la programmation cinématographique à Québec. Elle sera diffusée dans un bar du quartier Saint-Roch à l’heure du cocktail pour populariser la danse et la rendre accessible."

Pour atteindre ses objectifs, Sabbagh y va d’une programmation éclectique qui mêle les genres et les générations. Ainsi, la chorégraphe Jo Leslie, l’une des fondatrices du Studio 303, présente un solo commandé par Jacinthe Giroux, danseuse amoindrie par une attaque cérébrovasculaire, partageant la soirée avec trois jeunes chorégraphes: Dany Desjardins, qui reprend le désopilant Shitoi & Dordur, Alyson Wishnousky, diplômée de Concordia qui danse en solo, et Zoya Smutny, Torontoise fraîchement débarquée à Montréal qui explore la notion de distance en duo avec une caméra. "On utilise in situ divers lieux de la maison de la culture Côte-des-Neiges, de la terrasse sur le toit au théâtre, en passant par la salle d’exposition, se réjouit Sabbagh. On expose des photos de Nikol Mikus montrant différents costumes d’Alyson qui sont aussi projetées sur scène pendant sa performance."

Avant cela, la soirée d’ouverture réunit Dulcinée Langfelder, avec deux extraits de Dulcinea, Lina Cruz, avec un nouveau solo, Roger Sinha, qui creuse son exploration des nouvelles technologies dans une pièce de groupe, et le couple argentin Pablo Pugliese et Noel Strazza, qui mêle tango et danse contemporaine. En prélude, deux performances extérieures seront offertes par le danseur urbain Ismaël Mouaraki et le peintre-danseur autodidacte Thierry Schickes, qui seront également devant la Cinérobothèque de l’ONF avant chaque projection de films. Les improvisateurs des Imprudanses s’exécuteront quant à eux face au fleuve à Verdun.

Le festival offre aussi un panorama de la danse africaine contemporaine avec un nouveau solo de la Montréalaise d’origine congolaise Zab Maboungou accompagnée de deux musiciens, une première visite de Casimiro Nhussi, Mozambicain basé à Winnipeg, deux performances engagées de la Sud-Africaine et Française d’adoption Nelisiwa Xaba, et une toute première chorégraphie du Zimbabwéen Gibson Muriva qui mixe danse, chant et musique.

Au chapitre des reprises, on note le Blanche-Neige de Manon Oligny et le Fluidengin de Norman[n] Marcy, qui va également offrir un extrait de BlindAge, une création en cours. On pourra voir aussi des vidéos de Sonya Stephen et Yves St-Pierre, de Bande interdite, et les 30 ans de carrière du photographe et vidéaste Michael Slobodian sont soulignés par deux expos. Enfin, Geneviève Soly et Nathalie Lacoursière nous invitent à un récital de clavecin et danse baroque. Que demander de plus?