Milan Gervais : Savoir se liguer
Scène

Milan Gervais : Savoir se liguer

Milan Gervais est l’une des sept membres du comité organisateur des Imprudanses, ligue d’improvisation qui en est à sa septième saison.

Si vous aviez assisté aux tout premiers matches des Imprudanses, en 2004, vous y auriez vu Dave St-Pierre, Frédérick Gravel et Normand Marcy. Comme ces chorégraphes, la ligue d’impro-mouvement a fait bien du chemin depuis cette époque. Elle a su rallier un public si large grâce à ses 5 à 7 dominicaux qu’elle les déménage cette année du bar de l’Usine C au Café Campus. Ce dernier offre une meilleure capacité d’accueil et garantit une bonne visibilité à l’ensemble des spectateurs.

"Avec quatre équipes qui rassemblent une vingtaine de danseurs et une cinquantaine de matches à notre actif, on commence à avoir une expérience solide, constate Milan Gervais. On s’est donné les moyens d’évoluer en instaurant notamment des pratiques avant chaque match et on fait une mise à jour des paramètres à chaque début de saison dans le but de se renouveler."

Les paramètres, ce sont les consignes d’improvisation que l’arbitre donne avant chaque joute. Au total, les Imprudanses en ont une cinquantaine, basés sur les notions de temps, d’espace, de composition et d’expression. Ils les ont enrichis au fil des saisons et des stages qu’ils s’offrent ponctuellement avec des professionnels de l’improvisation. "Par exemple, l’an dernier, Réal Bossé nous a donné des trucs de la LNI pour élaborer un conflit, indique la danseuse. On a aussi travaillé avec Marc Boivin sur la façon de gérer le rythme et l’évolution d’une impro, sur les points pertinents à dégager par le capitaine en caucus pour stimuler l’imaginaire des danseurs ou encore sur les moyens de varier les structures et les contenus de nos propositions."

Parmi les exercices les plus difficiles à réaliser, le "Rap up" exige d’une équipe qu’elle reconstitue, en temps réduit, l’impro que viennent d’effectuer ses adversaires, et le "Rewind" leur demande carrément de l’exécuter à l’envers. Dans "Solo et interprétation", il s’agit de créer un duo, un trio ou un quatuor à partir d’un solo. "J’aime celui-là parce qu’il montre comment un processus chorégraphique peut se dérouler et comment les danseurs génèrent du matériel à partir d’une proposition", commente Gervais. Une façon ludique et accessible de se familiariser avec l’art complexe de la danse contemporaine.