Édith Patenaude : Les deux soeurs
Scène

Édith Patenaude : Les deux soeurs

Édith Patenaude et Krystel Descary voulaient pouvoir ciseler un texte sans se presser. Après plusieurs versions, elles nous présentent enfin leur création: Les Arbres.

À l’origine des Arbres se trouvent d’abord Édith Patenaude et sa complice Krystel Descary, auteures, metteures en scène et interprètes des deux personnages principaux, ainsi que leur désir commun de se livrer à un travail de création approfondi, sur une longue période. "On a pris le temps de poser les bases de notre univers, de rédiger une multitude de jets, de tester le texte en lecture aux Chantiers, de faire une première mouture au Fringe à Montréal, de revenir en résidence à Premier Acte", raconte Édith Patenaude.

Au cours de ce processus, tout comme lorsque est venu le moment de monter la pièce, elles ont constamment cherché à épurer l’ensemble. "Autant on a essayé de raffiner le texte, autant l’objectif dans le jeu, la mise en scène, la scénographie, la musique était d’arriver au plus simple, poursuit-elle. De ne garder que les mots qu’on a vraiment besoin de dire et d’enlever tous ceux qui ne sont pas nécessaires."

Aussi, puisque la beauté de l’histoire vient de ses nombreuses nuances, elle prévient que celle-ci s’avère difficile à résumer. D’autant qu’il ne faut pas en trahir le mystère… N’empêche, disons simplement qu’on y découvre d’abord la relation "très riche" de deux soeurs venant de perdre leur grand-mère. Puis, leur séparation après que l’une d’elles a été abandonnée au pied de l’autel par son fiancé. "On a eu envie de parler de disparition, de perte, de deuil, des petits mensonges qui peuvent devenir des montagnes et de fraternité", résume-t-elle comme on lance des indices.

Quant à la mise en scène, elle prend des airs de chantier. "Il y a de la terre, de l’eau, des arbres; on fabrique les choses, on les récupère, les réutilise, illustre-t-elle. Ce sont beaucoup des matières premières, brutes, qu’on transforme en éléments scéniques, utilisés pour eux-mêmes ou nous laissant deviner autre chose. Ça se veut onirique, mais aussi super concret, très terre à terre." Bref, la particularité de cette création vient, selon elle, de "ce mariage entre le côté organique, le raffinement de l’écriture et l’étrangeté de la bulle qui est créée".