François Léveillée : La musique adoucit les moeurs
Scène

François Léveillée : La musique adoucit les moeurs

François Léveillée remet son chapeau d’humoriste pour nous offrir Engagé, un quatrième spectacle dans lequel il tente de mettre un baume sur les plaies de la vie quotidienne.

L’idée de créer Engagé est née en 2007, durant le Festival Juste pour rire. Invité à monter sur scène dans le cadre de la série Humour à la carte, dans laquelle chaque humoriste doit faire 60 minutes de spectacle dans une formule différente de celle qu’il connaît, François Léveillée s’éloigne de son style habituel en proposant un spectacle d’humour sur fond musical. La formule ayant connu un vif succès, il s’en est inspiré pour créer Engagé. "Comme je joue de la guitare et que j’aime bien mettre de la musique dans mes affaires, j’ai demandé au guitariste Nicolas Guimont et au contrebassiste Jean-François Valade de faire le spectacle avec moi."

Ainsi, entre les numéros, les musiciens présentent des interventions musicales. "Ça reste un spectacle d’humour, mais la présence des musiciens, toujours sur scène avec moi, crée une atmosphère conviviale." En plus de jouer des interludes de style manouche et blues, l’humoriste et ses musiciens interprètent quelques chansons humoristiques durant le spectacle, qui se termine sur un duel de ballades sentimentales. "Comme on n’est pas de la même génération, on s’obstine avec des ballades", rigole Léveillée, content d’avoir pris le temps de roder le spectacle au cours de la dernière année, histoire de peaufiner ses monologues et de s’assurer que l’énergie passait entre lui et ses musiciens.

Même si la formule de base est différente de celle de ses précédents spectacles, Welcome to l’an 2000 et La Cinquantaine, le comique ne renie pas ses populaires personnages, l’homme d’affaires Bob Cashflow, l’animateur de pastorale Aimé D’Amour et le directeur d’école Édouard Blanchet. C’est par leur entremise qu’il aborde les thèmes sociaux qui lui tiennent à coeur.

"La présence d’Aimé D’Amour allait de soi, car il est souvent question, dans l’actualité, de la laïcisation de la société québécoise, alors qu’on assiste en même temps à une invasion de nouvelles religions. Édouard Blanchet est lui aussi aux prises avec des problèmes de gestion causés par les accommodements raisonnables, tandis que Bob Cashflow est préoccupé par le syndrome du nid vide."

Il est également question dans Engagé du phénomène Tanguy, de la définition de la société québécoise et du peu d’importance qu’on accorde aux régions. "Au lieu d’avoir 22 régions touristiques au Québec, on en a deux: Montréal et le reste. C’est un thème actuel, de un, parce qu’il fait partie de l’actualité, de deux, parce que c’est un phénomène naissant au Québec. Si on regarde ce qui se passe en France en ce moment, on devine un peu quels seront nos problèmes si on ne fait pas quelque chose immédiatement", lance avec ardeur celui qui tente de brosser, selon ses perceptions, un tableau de notre société.

"J’ai 57 ans, alors c’est sûr que je n’arrive pas sur scène comme un ti-gars de 18 ans qui parle de sa première blonde, de sa première job ou de son premier appartement. Je ne peux pas parler de ça, car j’aurais l’air d’un vieux mononcle pervers! C’est pourquoi j’essaie de transposer en humour mes réalités."