Claudie Gagnon : Au pays de Claudie
Scène

Claudie Gagnon : Au pays de Claudie

Grande maître des tableaux vivants, l’inclassable Claudie Gagnon présente Les Mécaniques célestes, au Musée de la civilisation.

Celle qui a transformé le parc Notre-Dame-de-Grâce en forêt de péchés capitaux lors du parcours Où tu vas quand tu dors en marchant…? plonge dans l’univers des enfants avec un réel plaisir: "C’est parmi les projets que je préfère, c’est riche et fondateur", affirme Claudie Gagnon. Elle renoue avec le Théâtre des Confettis, pour lequel elle a imaginé Amour, Délices et Ogre, un spectacle présenté aux quatre coins de la planète qui vit encore, 10 ans plus tard. Les Mécaniques célestes relèvent du même désir: "Ouvrir la porte de l’imaginaire aux petits et aux grands spectateurs."

Des grands enfants, on en attend beaucoup aux Mécaniques célestes: "Les enfants ont beaucoup de parents aujourd’hui! s’esclaffe Claudie Gagnon. La porte de mon spectacle n’est pas fermée aux adultes, il faut juste qu’ils fassent plus d’efforts pour visiter." Les cabinets de curiosités qu’elle a conçus pour cette nouvelle création en témoignent: "Va falloir que les adultes se mettent à genoux pour les observer! C’est conçu à hauteur d’enfant. Quand les choses sont hautes, c’est parce qu’on veut que les enfants aient un regard vers le ciel."

Le terme spectacle a l’air d’un vêtement trop petit pour la nouvelle oeuvre de Claudie Gagnon. "C’est à la fois un parcours, une installation, une expérience musicale (Frédéric Lebrasseur sur scène), un petit musée, un cosmodôme et des actions poétiques légèrement surréalistes." Le tout, sur le thème du temps. "Pour un enfant, le temps n’a rien d’angoissant. Pour nous, c’est le stress, l’angoisse du temps qui passe trop vite. Pour eux, c’est un gâteau d’anniversaire qui marque le passage des années!"

Sous sa direction, les acteurs (Jonathan Gagnon et Marianne Marceau) sont appelés à faire un travail de précision extrême: "On peut travailler un battement de cils pendant 20 minutes! Parce que c’est ça le spectacle, c’est fin, c’est petit, c’est une contrepartie au bombardement d’images qu’on subit." Pas d’effets spectaculaires ni multimédias dans le travail de Claudie Gagnon, qui préfère la récupération et les objets du quotidien. "Je bricole avec ce que je trouve aux puces ou ailleurs… au fond, comme les enfants le font à la maison!"