Renée Robitaille : Au pays des géants
Scène

Renée Robitaille : Au pays des géants

La conteuse Renée Robitaille descend dans l’univers des mineurs avec ses Hommes de pioche. Elle en ramène des histoires plus grandes que nature.

Si Renée Robitaille a forgé sa carrière de conteuse à la faveur d’un univers penchant du côté de la féminité, entre autres avec ses Contes coquins pour oreilles folichonnes et les histoires de La Désilet s’est fait engrosser par un lièvre, qui tournent autour de la grossesse et de l’accouchement, elle n’aurait pu choisir un univers plus masculin que celui d’Hommes de pioche, son plus récent spectacle. La conteuse originaire de l’Abitibi s’est en effet entichée de ces histoires de mineurs qui ont imprégné l’imaginaire d’une grande partie de la population locale pour façonner des héros plus grands que nature.

Un parcours qu’on aurait cru évident a priori pour la conteuse, mais qui a pris tout son temps pour l’inspirer et la marquer véritablement. "Ce qui est particulier avec les Hommes de pioche, c’est que c’est quelque chose de très personnel, mais en même temps, ce n’était pas un monde qui m’accompagnait depuis ma jeunesse. Je crois que tout s’est mis en place lorsque je suis retournée en Abitibi, des années après avoir quitté la région: je me rendais compte à quel point les gens étaient fiers de leur coin de pays et de tout ce qui le définit. Aussi, les mines sont tellement ancrées et omniprésentes dans la vie de ces gens qu’ils ne ressentent pas le besoin d’en parler. Je me disais donc que c’était un peu fou que je ne connaisse pas, ou si peu, cette culture!"

Comme elle l’explique dans la préface du volume tiré du spectacle et paru en novembre dernier, Renée Robitaille a donc rattrapé son retard et est allée à la rencontre de ces personnages pittoresques. C’est au fil de ces rencontres que sont nés les Gros Denis, ParisPâté et Grand Zaphat. "Le travail que j’avais à faire était de prendre ce qui existait déjà et de le rendre plus grand que nature. L’exercice a été un gros défi, mais en même temps, les mineurs sont déjà des personnages en soi et ils ont tous un quelque chose de géant! Donc la matière brute était très riche. Je suis tombée sur un bon filon!" avoue Renée Robitaille en riant.