Vroom! : Course à relais
David-Alexandre Després endosse avec un aplomb peu commun le destin de Jérôme, héros attachant d’un irrésistible solo intitulé Vroom!.
Depuis sa sortie de l’école en 2002, David-Alexandre Després a démontré qu’il était particulièrement doué pour le jeu physique. Avec Vroom!, un solo désopilant, non seulement le jeune homme offre-t-il une nouvelle et épatante preuve de son talent d’interprète, mais il signe, sous le pseudonyme de Daniel Audi Dodge, un premier texte loufoque mais également authentique et sensible, pour ne pas dire personnel. La partition pour un comédien et quelques marionnettes "bas de gamme" est réglée au quart de tour par Robert Drouin.
Avec des bas et des bottes en piteux état, Després fait des miracles. Croisement des destins de Jacques Villeneuve et de Hamlet, l’existence de Jérôme n’est pas de tout repos. Le jeune homme, que sa mère oblige à jouer du piano depuis la tendre enfance, rêve jour et nuit de devenir, comme son défunt père, coureur automobile. Sa passion pour la vitesse est dévorante…
Quand le spectre du père apparaît et révèle au fils que sa mère et son amant ont provoqué l’accident qui lui fut fatal en sabotant son véhicule, Jérôme est furieux, déterminé à assassiner l’auteure de ses jours. Vous l’aurez compris, les manipulations de toutes sortes abondent dans cette aventure pleine de rebondissements.
Sous nos yeux ébahis, Després joue du piano, agite le drapeau et le spectre, croque ses personnages autour d’un repas bien arrosé, dans une voiture ou encore dans une baignoire. Bien que la trame soit tragique, bien qu’un jeune homme soit engagé dans un combat féroce contre une mère castratrice, qu’il mène une lutte courageuse pour son émancipation… nos zygomatiques sont constamment sollicités.
La précision, l’exactitude et l’assurance du geste, voilà sans nul doute le secret de la réussite de ce solo. Parfois, on croirait l’interprète doté de quatre bras. Retour aux fondements du théâtre, c’est-à-dire au jeu et à sa force d’évocation, Vroom! captive avec trois fois rien, des objets qui pourraient tenir dans deux valises! Gageons que vous rêverez, comme nous, d’accueillir le spectacle dans votre propre salon!