Fable grinçante, La Réforme Pinocchio nous transporte dans un univers où tout est soumis à la productivité. Exit sentiments, création, imagination: c’est le règne du pragmatisme. Jusqu’à ce que la machine, bien huilée, s’enlise dans l’abrutissement et menace de se détruire d’elle-même. Peignant avec originalité un monde totalitaire, reflet déformé du nôtre, cette création de La Fleur de cendre frappe par sa rigueur et par sa cohérence: texte solide et efficace, personnages bien dessinés, mise en scène précise et rythmée, jeu impeccable et plein de talent. La pièce impressionne, enfin, par son habileté à créer un univers inquiétant, aux images persistantes. Jusqu’au 28 novembre à Premier Acte.