Le fils d'Adrien danse : Comme un vers
Scène

Le fils d’Adrien danse : Comme un vers

Se mettre à nu n’implique pas nécessairement un striptease. Harold Rhéaume le prouve avec la production de danse contemporaine Nu, que nous avons le plaisir d’accueillir dans la région.

Il y a un an presque jour pour jour, Nu faisait un tabac à Québec alors qu’il était présenté à guichets fermés sur la scène de La Rotonde. On a dit de son créateur, Harold Rhéaume, qu’il redonnait ses lettres de noblesse au mot accessibilité – un propos sans doute appuyé par le Conseil de la culture de Québec et de Chaudière-Appalaches, qui lui a accordé en 2008 son Prix du développement culturel.

Malgré le titre de la production, nulle inquiétude à prévoir pour ceux qui sentent un malaise à l’idée de voir des danseurs se dévêtir devant leurs yeux. C’est plutôt la vérité qui est toute nue dans cette production tout en pudeur, celle du corps, celle de l’émotion. Les quatre interprètes qui échangent sur scène (Marilou Castonguay, Alan Lake, Alexandre Parenteau et Arielle Warnke St-Pierre) deviennent tour à tour danseurs et observateurs, porteurs et portés, dans une relation évolutive, organique et naturelle. Leur corps réinventé, au gré des interactions franches entre les interprètes, surprend de douceur et de puissance.

Poétique sans être enflé, dans une ambiance souvent tamisée – avec ombres chinoises et projections nuancées -, le spectacle séduit en ouvrant les vannes de l’émotion, proposant une bonne dose de beauté. Une excellente façon de s’initier à la danse.

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FLASH-BACK

Permettons-nous un petit retour en arrière pour découvrir ce que Voir à Québec avait dit des débuts de Nu.

"Malgré quelques inégalités dans l’intensité du propos, le chorégraphe a livré une oeuvre poignante et intime sur les relations humaines. En général, la construction en tableaux a servi à merveille ce monde épuré où quatre âmes voltigeaient, s’appuyaient, se rétractaient au fil de mouvements en équilibre-déséquilibre où les corps désarticulés s’arrimaient les uns aux autres. Car si Rhéaume accumule les étoiles partout où il passe, ce n’est pas pour rien. Une humanité traverse ses oeuvres comme une flèche qui vous atteint en plein coeur, vous dénude et vous suit, longtemps le moment de la magnifique finale passé." (I. Gagnon-Paradis)

Le 25 novembre
À la salle Pierrette-Gaudreault

À voir si vous aimez /
Schème danse, José Navas