Les Clowns noirs : Le 2012 du théâtre
Scène

Les Clowns noirs : Le 2012 du théâtre

Pour le plus grand bonheur de la Brigade anti-culture, les Clowns noirs nous présenteront leur toute dernière aventure théâtrâle.

Une entrevue avec les Clowns noirs relève particulièrement de la science-fiction. Si ce sont les comédiens derrière les Clowns qui viennent à notre rencontre, ils ne nous diront absolument rien de leur pièce à venir et si ce sont les personnages eux-mêmes qui se présentent, l’expérience peut littéralement tourner au cauchemar.

C’est donc par précaution que nous nous sommes entretenus individuellement et de façon cybernétique avec Martin Giguère, auteur de la troupe et interprète de l’attachant et cérébral Diogène: "Il ne faut pas s’attendre à une histoire simple. Les précédentes aventures ont démontré au public qu’il est possible de s’amuser rondement (et de rire au carré) à l’intérieur d’une histoire alambiquée où semble régner un Triangle des Bermudes continuel. Le Clown noir au masque de fer est en quelque sorte un conte. Un conte philosophique. On ne sort pas du spectacle avec toutes les réponses. Et tant mieux! Mais il faut s’attendre à rire."

On le sait, si les Clowns noirs avaient reçu un dollar à chaque fou rire qu’ils ont soutiré à leur public, la troupe de théâtre bénéficierait d’un luxueux ranch sur la lune. À la lumière des propos de Giguère, il semble que les fans ne seront point déçus lors de ce dernier tour de piste: "Ce spectacle n’est pas appelé à être rejoué. Si on traduit dans un contexte journalistique, cette production serait un cahier spécial inséré dans un journal ordinaire. Un cahier de Noël? Peut-être, puisque cette création est en quelque sorte un cadeau pour les amateurs de longue date des Clowns noirs. Ils y retrouveront évidemment les cinq personnages originaux, mais aussi plusieurs clins d’oeil soulignant les aventures clownesques noircies passées."

Mais pourquoi une troupe qui est passée d’un public parfois constitué de quatre personnes jusqu’à des salles remplies à pleine capacité termine-t-elle son odyssée alors que le succès semble au rendez-vous plus que jamais? Giguère réfute notre seule théorie jusqu’ici plausible: "La fin du monde prévue en 2012 n’a rien à voir avec le prochain spectacle des Clowns noirs. Les promoteurs de cette fin du monde à saveur maya veulent atteindre une certaine célébrité, ce qui rejoint le propos du Clown noir au masque de fer: l’urgence d’atteindre une reconnaissance internationale difficilement retransmissible via une région dite éloignée."

Enfin, est-ce que Le Clown noir au masque de fer sera notre dernière chance de revoir Contrecoeur, Diogène, Piédestal, Trac, Grossomodo et leur dernier comparse Christian Ouellet? Giguère laisse briller une lueur d’espoir: "L’aventure des Clowns noirs n’est pas terminée. Théâtralement, peut-être, malgré que nous rejouerons sans doute les anciens spectacles qui sont toujours d’actualité. Mais en ce qui concerne une suite dans un autre format, je ne suis pas contre. Bref, le Faux Coffre n’est pas prêt de mourir…"

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