Casse-Noisette : En coulisses
Casse-Noisette de Ballet Ouest de Montréal, produit par L’Astragale, revient pour une quatrième fois à la salle J.-Antonio-Thompson. Incursion dans les coulisses de la féerie d’un classique de Noël.
À Trois-Rivières, Casse-Noisette, c’est 30 danseurs professionnels de Ballet Ouest de Montréal et 75 talents régionaux de tout âge qui dansent au pays de Clara et de son casse-noisette la veille de Noël, au gré de la musique de Tchaïkovski.
Casse-Noisette, c’est aussi une organisation réglée au quart de tour. "C’est énorme!" reconnaît Dominique LeBlanc, responsable des communications de L’Astragale, producteur du spectacle pour une seconde fois. Ballet Ouest de Montréal présente ce spectacle depuis 25 ans au Québec et en Ontario – le show est donc bien rodé côté technique et logistique. Petite particularité, cette compagnie a le souci d’impliquer les ressources du milieu où elle joue. Et ça, c’est du travail.
Pour ce faire, le branle-bas de combat commence six mois auparavant. Enfants, parents, organisateurs, danseurs, bénévoles, tous s’activent. L’objectif: rendre sur scène la magie du plus populaire ballet de Noël, selon une facture des plus professionnelles.
PAS D’ESSAI
Le processus commence en juin avec les auditions des talents régionaux. Cette année, au lendemain de la méga-production de la 9e Symphonie de Beethoven, présentée en finale du Festival international de Danse Encore, l’équipe de Ballet Ouest de Montréal était déjà en place. Quelques pas d’essai d’un candidat, et hop, les personnages étaient choisis, sur-le-champ, selon l’âge, la grandeur et le degré technique exigé. Ici, une menthe et une Chinoise, là, une souris, un bonbon et un soldat. Ici un enfant, là une grand-mère. Avant même de partir, les danseurs amateurs savaient s’ils étaient sélectionnés et quel rôle ils incarneraient. Certains, enchantés par leur dernière expérience, connaissaient déjà les mouvements et chorégraphies du personnage qu’ils voulaient jouer. D’autres avaient même regardé et re-regardé le DVD à la maison pour être fin prêts pour l’occasion. Certains voulaient évidemment faire comme leurs frères et soeurs et être enfin du spectacle.
Casse-Noisette, c’est aussi ça: un effet d’entraînement, une solidarité artistique et familiale, une chimie qui s’opère, un dépassement de soi… l’instant de trois spectacles. "C’est vraiment génial, convient Dominique LeBlanc. C’est un gros trip de gang. C’est très chouette."
PAS DE DANSE
Mais avant le lever du rideau, il faut s’exercer. Les répétitions commencent en août. À ce moment, on montre les chorégraphies de Margaret Mehuys. À partir d’octobre, c’est le temps des enchaînements; les répétitions du samedi deviennent alors obligatoires. Pour le rôle de Clara, qui revient tout au long du spectacle, c’est différent. "Elle a une mission", spécifie Dominique LeBlanc. Pendant l’automne, elle doit se rendre à Montréal pour suivre des séances de répétition intensives données par Ballet Ouest. Elle n’est pas seule. Toutes les Clara régionales (celles de Trois-Rivières, Saint-Jean-sur-Richelieu et Montréal, pour 2009) y sont aussi. Cette année, le rôle de Clara sera interprété par Camélia Letendre, 14 ans.
Dans cette aventure, les parents sont aussi sollicités. Ils accompagnent et soutiennent leurs enfants en plus de les habiller et de les maquiller pour le spectacle. Ils reçoivent même des cours de coiffure. Casse-Noisette ayant été créé en 1892 à Saint-Pétersbourg, en Russie, il faut rendre l’époque telle qu’elle était! Les parents doivent ainsi faire les boudins et les toques à la façon 19e siècle. Mais surtout, pas de panique. D’ailleurs, sur son site Internet, L’Astragale écrit: "Les consignes sont simples et même les parents les moins habiles pourront se débrouiller."
EN SCENE
Le jour du spectacle, les 75 talents régionaux et des bénévoles se retrouvent dans la loge attitrée, dans le foyer de la salle J.-Antonio-Thompson. À l’intérieur, on suit le spectacle sur téléviseur. En attendant d’entrer en scène, des enfants jouent, d’autres regardent des vidéos. Vient alors le moment de quitter l’endroit pour se rendre dans les coulisses, où le silence est roi. Passent alors les ballerines, les danseurs, les pointes et les costumes. Les enfants sont subjugués, envoûtés, en admiration devant les professionnels. Sur scène, les projecteurs s’allument alors sur eux et la magie opère.
L’activité-bénéfice de L’Astragale risque d’être gagnante encore longtemps.