François Parenteau : Du coq à l'âne
Scène

François Parenteau : Du coq à l’âne

Fidèles à leurs bonnes habitudes, Les Zapartistes nous offrent leur traditionnelle revue satirique de l’année qui s’achève, ZAP 2009. De Québec à Copenhague, en passant par les frasques de Sarkozy, on fait le bilan de 12 mois tumultueux avec François Parenteau.

Pour leur dernier spectacle de la décennie, Les Zapartistes (François Parenteau, François Patenaude et Christian Vanasse) abandonnent la structure traditionnelle de la revue. ZAP 2009, le titre l’indique, est une invitation à revoir l’actualité par blocs thématiques, sans chronologie contraignante, au gré des liens qu’imposent eux-mêmes les sujets et les événements. Ils vont ratisser large, bien sûr. Le communiqué officiel du spectacle est rempli de promesses. "La revue mettra en scène les Harper, Charest, Ignatieff, Tremblay, Labeaume, Sarkozy, Berlusconi, Lacroix, la gouverneure générale et même Bob Gainey!"

En entrevue, Parenteau parle longuement du triste style des politiciens québécois et canadiens, de qui il est un observateur assidu. Si tout le monde s’entend pour dire que nos dirigeants n’ont pas été passionnants cette année, Les Zapartistes ont peut-être trouvé une explication. "On a des politiciens qui savent faire dévier l’attention; ils sont très bons pour ne pas trop se mettre les pieds dans l’action, éviter les pièges, ne pas se compromettre, demeurer propres. Ils se tirent de leurs tâches sans trop s’impliquer."

"Quand on parle de Copenhague, par exemple, ce qui nous frappe dans l’attitude de Stephen Harper, c’est sa grande hypocrisie. Même si sa présence là-bas est un désastre, il arrive presque à faire croire qu’il est un peu environnementaliste, comme il réussit presque à nous faire oublier ses positions créationnistes. Mais c’est un leurre. On sait bien que pour lui, tout ce qui compte, c’est le potentiel économique des sables bitumineux de l’Alberta – il a beau essayer de faire diversion, on voit bien qu’il n’a que ça en tête."

Pendant ce temps, au Québec, outre la corruption en politique municipale, peu de vagues. Le scénario est simple: en marge de la grippe A(H1N1) et du voyage intergalactique de Guy Laliberté, Pauline Marois tente de traiter de langue et d’identité, devant un Jean Charest qui "fait diversion, encore une fois". "Au moins, cette année, il y a eu la présence à l’Assemblée nationale d’un député de Québec Solidaire. On ne s’en cache pas, on aime bien Amir Khadir. On va lui donner un petit coup de chapeau, sans oublier qu’il est parfois caricatural et qu’il en mène trop large. On ne veut pas trop l’épargner, quand même."

Dans un tel contexte, la tentation est grande de se tourner vers l’ailleurs. "Vanasse fait une incroyable imitation de Sarkozy. Ça nous permet évidemment d’aborder le fameux épisode de la remise en question de la non-ingérence, non-indifférence. On veut surtout montrer à quel point son discours a été tressé idéologiquement par Desmarais. C’est frappant, cette alliance entre deux hommes puissants, et c’est honteux de voir une position historique de la France soudainement remise en question par les intérêts de deux hommes." Aussi de la partie: la comédienne Brigitte Poupart et les musiciens Benoît Rocheleau, Simon Estérez et Jean-Sébastien Nicol.