Revue 2009/ Cirque : Grands crus
Plusieurs anniversaires et autres bonnes nouvelles ont marqué une année circassienne exceptionnelle en termes de programmation.
Personne ne pourra plus ignorer, bientôt, la position de Montréal comme haut lieu du cirque sur la carte mondiale. Le Conseil des arts du Canada ayant reconnu cette année la discipline comme une forme d’art distincte, on peut espérer qu’elle aura désormais encore plus de moyens pour rayonner à la mesure de ses talents.
Les 750 prestations terrestres et aquatiques données cet été sur la nouvelle Promenade des arts du cirque, dans le Vieux-Port, en ont donné un bel avant-goût. Le premier Festival des arts du cirque, prévu pour juin prochain, placera assurément la ville sur la liste des rendez-vous annuels internationaux.
Cet ambitieux projet est le résultat du travail conjoint du Regroupement national des arts du cirque, En Piste, de la TOHU, de l’École nationale de cirque (ENC) et des compagnies Cirque du Soleil (qui a fêté ses 25 ans, donné deux spectacles à Montréal et offert un déambulatoire à Québec), Cirque Éloize (qui mise sur la danse urbaine dans sa nouvelle création lancée en Corée) et 7 doigts de la main (qui a atteint son âge de raison entre la reprise de La Vie et la création de Psy, à l’affiche en janvier).
Enfin, la mention spéciale attribuée à la TOHU à l’occasion de la remise des Grands Prix du tourisme québécois dans la catégorie Tourisme durable souligne son engagement envers la planète et la communauté par-delà sa vocation artistique. Cette dernière nous a par ailleurs offert un programme d’exception avec des oeuvres ratissant large sur l’échiquier du cirque contemporain.
En février, la présentation de numéros choisis de diverses éditions du Festival mondial du cirque de demain, célèbre évènement parisien, a été une orgie de diversité et d’éblouissements. Les clowns russes du Teatr Licedei étaient une merveilleuse idée pour terminer l’année avec le sourire aux lèvres. Entre les deux, on a apprécié la qualité et l’inventivité des spectacles annuels de l’ENC et découvert trois petites formes étrangères.
Les six Français de la Compagnie XY ont séduit par leurs portés acrobatiques, et le duo franco-québécois Un loup pour l’homme a brillamment amené cette discipline dans de nouveaux territoires aux frontières de la danse. De même, les Australiens de CIRCA ont réussi une parfaite intégration du cirque et de la danse. Enfin, au Théâtre La Chapelle, Angela Laurier a fait de la contorsion une expression purement théâtrale. Une grande année.