Revue 2009/ Scène : Splendeurs et tremblements
Scène

Revue 2009/ Scène : Splendeurs et tremblements

Quatre spectacles vus sur nos scènes, dans nos salles, et qui nous font encore vibrer la corde sensible…

1. Hedda Gabler d’Henrik Ibsen (Schaubühne de Berlin). Relecture du texte vieux d’un siècle par le grand metteur en scène allemand Thomas Ostermeier. Un décor ultrasophistiqué, un jeu d’acteurs fin, subtil, soigné. La langue allemande, hachurée. Un drame sourd, glacial, fracassant.

2. Fragments de mensonges inutiles de Michel Tremblay (Duceppe). À ceux qui pouvaient en douter: Michel Tremblay n’a rien perdu de son acuité à raconter des histoires qui sonnent vrai. Ce grand dialoguiste le prouve une fois de plus avec cette nouvelle pièce où deux jeunes hommes (campés par les brillants et peu connus Gabriel Lessard et Olivier Morin) vivent un premier amour – l’un planté en 1959, l’autre en 2009. Après André Brassard, Serge Denoncourt forme inexorablement une formidable paire avec notre dramaturge national.

3. L’Arracheuse de temps de Fred Pellerin. Le talent du rejeton de Saint-Élie-de-Caxton ne cesse d’épater la galerie. Son chapeau de chanteur lui valait tout récemment un disque platine pour Silence. Une facette qu’il partageait déjà dans L’Arracheuse de temps, dont les contes brodés s’entrecoupaient par des mailles chansonnières. Une voix tissée, mêlée, serrée, porteuse et toujours ensorcelante…

4. Le Retour d’Harold Pinter dans une mise en scène d’Yves Desgagnés (TNM). Terrible huis clos dans la demeure d’une famille pourrie de l’intérieur dont les hommes, misogynes, sont perturbés par l’arrivée d’une femme à la tête froide. Le tout habillé par une mise en scène glauque à souhait et un jeu, statique, pénétrant. Morbide avec raison.

Mention spéciale: Antonine et Viola, c’est pas juste la Sagouine! La toujours émouvante Viola Léger s’y livrait sans fard et sans filet comme la conteuse chevronnée qu’elle a toujours été!