Pierre Lecours : Nature complexe
Pierre Lecours s’associe à la compagnie Cas Public pour présenter Les Steppes, une oeuvre pour huit danseurs où il fait même danser la chorégraphe Hélène Blackburn.
Connaissant l’esprit communautaire que la chorégraphe Hélène Blackburn a instauré au sein de la compagnie Cas Public, on ne s’étonne pas qu’elle ait acquiescé à la demande de l’un de ses danseurs, Pierre Lecours, de travailler avec des interprètes de la compagnie pour sa nouvelle création. Il faut dire que le jeune homme a déjà 15 chorégraphies à son actif et qu’elle lui fait tellement confiance qu’elle en a fait son assistant à la direction artistique.
"J’ai trouvé ça vraiment facile, se réjouit Lecours. Ce sont des danseurs vraiment ouverts à qui tu peux demander à peu près n’importe quoi. Ils donnent assez vite un rendu proche du fini, ce qui permet d’avancer rapidement. Et comme j’ai l’habitude de danser avec eux et que je suis aussi répétiteur pour Hélène, je les connais bien et je sais bien les diriger."
Avec eux, le chorégraphe s’éloigne de la dimension théâtrale qui caractérise la plupart de ses oeuvres pour mettre l’accent sur une gestuelle d’inspiration balletique. "Je fonctionne comme un sculpteur pour écrire sur les danseurs, je ne me mets jamais à leur place et je suis très exigeant sur la précision de certains mouvements ou postures", précise celui qui se qualifie en souriant de "total dictateur".
Une vague trame narrative parcourt Les Steppes – une jeune femme désire participer à un spectacle, mais la mort la guette -, soutenue par une courte vidéo encore à tourner au moment de l’entrevue. Et si Lecours s’est appuyé sur des textes pour le processus créatif, il espère parvenir à bannir toute parole du spectacle, souhaitant que la nature complexe des relations qu’entretiennent les personnages soit totalement portée par le mouvement, la présence et les intentions des danseurs.
Aux six interprètes de Cas Public s’ajoutent la directrice artistique de la compagnie, qui danse un court duo avec Georges-Nicolas Tremblay, et l’éclairagiste Andréanne Deschênes. "Même si elle n’est pas montée sur scène depuis 20 ans, Hélène crée tout le temps, elle est d’une grande générosité et ça a vraiment été facile de la faire danser, commente Lecours. Quant à Andréanne, c’est aussi juste un caméo. J’aime travailler avec des non-danseurs: ce sont des corps qui ont vécu, qui ont certaines tensions mais, en ce qui concerne la danse, ils sont neufs et ça m’oblige à créer autre chose."